lundi 28 février 2011

Les cinq meilleurs moments des oscars

La cérémonie s'est achevée sur un vrai moment triste, pour moi, la défaite de Fincher. Bon, les victoires de Sorkin, Reznor et surtout Angus Wall (pour le montage) ont belle allure, et le fait que King's Speech n'ait RIEN eu ailleurs que dans les quatre catégories maitresses (au profit d'Alice et Inception) montre que c'est bien par la division que ce dernier a su s'imposer.

Voici les 5 meilleurs moments:

5-L'extrait "meilleure actrice" pour Annette Bening anéantit cette dernière tant Julianne Moore l'enfonce sur la scène choisie. Encore une preuve de l'erreur d'avoir zappé Moore dans Kids are All Right...

4- Spielberg remet l'oscar du meilleur film, visiblement en quête de dire aux perdants qu'ils valent mieux, en leur lâchant qu'ils rejoignent Raging Bull et Citizen Kane. Choix des films absolument génial. Merci Steven, à ce moment de la soirée, alors que l'autralien à grand nez nous a privé d'une belle victoire, c'était le plus beau des speechs.

3- Michael Douglas indisponible, ils ont rappelé papi. Kirk anéantit (ou sublime) le suspense pour l'actrice en second rôle, en n'arrêtant pas de dire des conneries. En regardant Anne Hathaway, alors qu'il lui sort "où étais-tu quand je faisais du cinéma?" on a peur que papi dérape et sorte l'engin en live...Grand moment de dérapage sans contrôle.

2- Pendant le discours de remerciement de King Speech, l'un des trois producteurs remercie et déclare son amour à son compagnon gay. Perso, j'ai imaginé un sacré paquet de vieux cons se levant de leurs sièges (ceux qui avaient voté Crash par homophobie et qui ont sûrement opté pour le doux discours inoffensif du roi) se relever de leur sièges, genre "What????". Hihihih!!!!
Ah, et personne pour remercier le gros Harvey sur l'oscar du meilleur film, ça aussi c'était amusant!

1- Pendant le discours d'Oprah Winfrey pour les documentaires, la caméra s'attarde sur Joël Coen qui semble réellement s'en foutre, vérifiant sa veste pour chercher une miette invisible. L'impression que le réalisateur illustre l'importance d'Oprah ici, inutile à jamais. Immense moment!

Fincher reste donc dans le club des maudits, avec Welles, Lang, Hitchcock, Kubrick...des cinéastes auquel il fut comparé, par sa maniaquerie, sa capacité à innover, sa folie, son talent hors norme. Finalement, l'histoire parlera de Fincher en ces termes. Tom Hooper...Tom qui?

vendredi 25 février 2011

Grit, sex and speech

Beaucoup de cinéma ces derniers temps, pour se remettre à jour. Hélas, passé la vague violente de Black Swan, force est de constater une certaine fadeur de traitement, même chez des cinéastes majeurs.

On va commencer par le pire.


Pourquoi j'y suis allé? Parce que récemment Black Swan m'a rappelé combien Natalie était géniale et puis parce que j'ai, comme tout le monde, manqué une marche dans le métro en matant l'affiche...Mais bon.
Comment convaincre Natalie Portman de jouer dans une soi-disant comédie moderne sur le sexe? Comment la décider à jouer dans un attrape nigaud énorme, avec Ashton Kutcher, tel que celui-ci? On gagera qu'elle n'a pas vu Jackpot avec Cameron Diaz, Kiss and Kill avec Katherine Heigl, qu'elle était fatigué et qu'Ivan Reitman a mis le prénom de son fils pour l'arnaquer...
Bon j'exagère massivement, Miss Natalie a aussi des fantômes dans son placard (et d'autres à venir), mais là, c'est son plus beau.
Sex friends est une catastrophe à tous les niveaux, qui sous une volonté acharné de modernité et d'être trash, ne fait que gonfler des clichés affreux et inintéressants, mis en scène par un réalisateur fatigué qui finit par lâcher quelques caisses dans le couloirs histoire de savoir où il se situe.
Tristesse de jeu, tristesse de renversements scénaristiques (ahhhh, quand elle enlève ses lunettes elle n'a plus l'air d'une pauvre fille désespéré, elle est en fait super canon...PITIE), tristesse de voir Kevin Kline dont la carrière ne cesse de chuter. En fait, de tout, c'est ça qui me déprime. Kevin Kline est un immense acteur, un génie comique et dramatique, à qui on ne donne que des trucs tout nase à jouer ces derniers temps. Du coup, on le voit moins. C'est nase.

Passons.

True Grit des frères Coen relève le niveau. Western, Damon, Bridges, Coen (et donc Deakins, Burwell), on est entre de bonnes mains. Et l'histoire est déjà connue, enfant, j'ai du voir l'original un paquet de fois vu que John Wayne était mon héros (mais plus chez Hawks), au moins autant que Jean Rochefort.
Que dire ici? Le décorum est splendide, la photo éprouvée de Roger Deakins (déjà sur l'excellent "assassinat de Jesse James") re-fonctionne à merveille ici. Les acteurs ne trahissent rien, cabotinage qui va bien, un brin d'humour macabre, des scènes très fortes, une mise en scène au couteau.
La déception vient du fait qu'on attend tout le film un final qui vient...trop vite. A peine a-t-on un rebondissement (ou ce qu'on pense être un rebondissement) qu'on découvre qu'en fait c'était "ça" la fin. Et hop épilogue.
Du coup, il y a un léger arrière gout de "c'est tout?". Et ça va salement empêcher le film de bien vieillir. Dommage.


Mais attaquons nous au

MEILLEUR FILM

par le

MEILLEUR REALISATEUR

Je ne résiste pas, c'est plus fort que moi. J'ai mal, vous entendez, mal. L'année où c'était VRAIMENT possible, faut encore qu'un anglais vienne fourrer la couille à Fincher.

Ceci étant, j'ai moins mal qu'il y a 2 ans, quand Danny Boyle volait (littéralement) l'oscar du meilleur réal et meilleur film à Benjamin Button avec son second pire film.

Pourquoi? Parce que le discours d'un roi n'est pas un mauvais film. Loin de là. J'ai même plutôt aimé. Parce que Colin Firth est royal (hey!), parce que la mise en scène se dote de quelques passages qui ne sont pas donnés à tous (je pense à une traversé de Londres qui m'a donné des frissons, ou comment faire ressentir des choses fortes avec des petits éléments), parce qu'au final le film évite un sacré paquet de conneries qui se donnaient à lui.
Alors bon, cela n'en fait pas un oscar face à Aronofsky, Fincher, Nolan, Boyle (les deux derniers même pas nommés). Mais le film n'affiche pas de feux rouges DevPatelien (Latika!!!!!).

Pardonnons aux oscars ce nouveau faux-pas, gageons que l'histoire saura reconnaître ses beaux bébés, et que comme l'a bien dit Spielberg, les perdants rejoignent un club qui n'est pas vraiment dégueulasse. D'ailleurs, l'ami Steven a bien choisi les perdants désignés, ils ont tous perdu contre des films moins méritants...Comme par hasard.

lundi 14 février 2011

Destruction through seduction


Voilà, ça y est, l'année cinéma, attendu en février, a commencé. Après un janvier moribond, février sonne les couleurs des sorties des oscarisables et avec eux d'un joli lot de films attendus, et notamment celui que j'attendais le plus, le nouveau film de Darren Aronofsky.

Le film m'avait accroché la rétine dès la première bande annonce, qui laissait entrevoir une histoire totalement "aronofskyenne", emprunte d'obsession, de folie, portée par des interprétations jusqu'auboutistes qui ne laisserait au spectateur que le temps de souffler une fois le rite achevé.

Darren Aronofsky a tourné 4 films, le premier, Pi, tourné en minimaliste (maman Darren faisant la cuisine pour l'équipe sur les pauses déjeuner), évoquait la quête d'un mathématicien obsédé par le nombre magique, qui sans le comprendre trouvait une formule qui le mettait (ou non) en danger. Le second, Requiem for a dream, mettait en parallèle les destinées de personnes face à l'emprise de la drogue, le film s'élevant et fonctionnant suivant un rythme musical menant à un crescendo étouffant. Le troisième, The Fountain, parlait d'amour absolu, et du conflit de trois hommes, à trois époques, résolus à devoir se sacrifier pour sauver l'être aimé. Le dernier, The Wrestler, Mettait en scène un catcheur au bout du rouleau, déclaré médicalement inapte à prendre des coups sur la gueule et qui sentait soudain le temps lui échapper.

L'obsession du temps qui passe, le perfectionnisme, l'emprise de la passion, la musique comme pression, le climax...Black Swan n'est que tout cela réuni, et si The Fountain semblait être l'oeuvre majeure du réalisateur, Black Swan l'est encore plus. En suivant le destin de la danseuse Nina, enfin désignée pour être en tête d'affiche, portée par une mère possessive et obsessionnelle, par un chorégraphe qui veut la pousser dans ses retranchements, Darren Aronofsky nous amène dans ses terres et nous y enfonce pour ne plus en sortir que quand se déroule le générique...

La vidéo qui suit, où le réalisateur parle de sa comédienne (il reçoit le BAFTA pour elle) en dit déjà long sur le travail de Natalie Portman.



Les mots du réalisateur en disent long sur l'implication, mais ils ne disent pas la moitié de ce qu'on pourrait dire sur l'incroyable, immense et délirante interprétation de l'actrice sur ce rôle. Laissant le spectateur transi, effrayé, tétanisé, Natalie Portman porte le film sur tous les plans, à tous les niveaux, dans toutes les formes que Nina peut revêtir, jusqu'au bout. Elle est aussi entouré d'un casting incroyable, Barbara Hershey en mère terrifiante (les "portraits" déformés de sa fille, en passant, sont une des idées les plus incroyables du film), Mila Kunis en pendant négatif et le (toujours) génial Vincent Cassel en dominateur acharné dont on ne sait jamais vraiment où se situe son implication dans la transformation de Nina et son égoïsme...

Black Swan est un chef d'oeuvre intemporel qui prouve par son succès (confirmé partout, notamment aux USA, où le film dépassera la barre symbolique des 100 millions de $ de recette) que ce genre de film, exigeant, intelligent, amenant des émotions tout autre que banales au spectateur, peut non seulement être un succès, mais se révéler un véritable phénomène.

Ne le ratez pas, il faut vivre ça. Un film immense, une oeuvre déjà quasi indépassable pour démarrer l'année.

jeudi 10 février 2011

I'm here (Spike Jonze, 2010)


Petit message pour vous amener tous et toutes à voir le chef d'oeuvre bouleversant de Spike Jonze (Being John Malkovitch, Adaptation, Max et les maximonstres), I'm Here.

Jonze et ses environnement urbains, ses inadaptés. On repense à Da Funk, et son chien errant dans une ville asphyxiante.

Ici c'est plutôt le robot Sheldon (Andrew Garfield, décidément), employé de bibliothèque (décidément), robot de son état, qui rencontre Francesca (Sienna Guillory), cette dernière amenant dans sa vie la joie et le sentiment d'exister qui lui manquait.

Pas forcément envie de déflorer le truc, juste vous dire de le voir. Juste décrire la chose comme un moment magique, porté par une envoutante chanson...

C'est là

Et c'est sous-titré pour ceux à qui l'anglais fait peur.

lundi 7 février 2011

dimanche 6 février 2011

La rédemption de John Marston


L'ouest sauvage vu par les équipes de Rockstar ressemble étrangement aux grandes cités du vice que parcourait le sombre Niko Bellic. Même idée pour les deux héros, une rédemption dans le sang, une quête inatteignable sans jouer le jeu des corrompus, des salauds qui peuplent leurs univers.

Rockstar joue définitivement dans une autre catégorie. Après GTA4, Red Dead Redemption enfonce le clou jusqu'au bout pour qu'on ne puisse jamais le retirer. On attendait depuis des années un VRAI jeu de Western, qui joue sur les clichés sans tomber dans la bête reproduction d'univers Leoniens.

Ici l'histoire de John Marston nous prend, passé le volet d'exploration du joueur ("ah tiens, cool, on peut faire ça"), et l'histoire qui se déroule, nous emmenant jusqu'au Mexique, est à la hauteur des attentes, avec son lot de victimes et un climax touchant, signant la fin d'une époque, en haut d'une falaise, à l'heure des derniers règlements de compte.

La brillance de Rockstar tient dans l'épilogue long, passé la quête, où le héros, après sa vie de vengeur, tente de retrouver l'innocence perdue, la vie simple...Toute cette partie du jeu est juste merveilleuse, tout en laissant craindre que ceci n'est en rien "la fin" .

John Marston, plus encore que les précédents héros de Rockstar (bon, plus que Niko Bellic, les autres n'ayant pas bénéficié d'un vrai scénario), se révèle une vraie figure, un personnage qu'on envie de suivre. Pour preuve l'émotion finale, rude, qui nous envahit lorque le jeu se termine et que viennent les adieux, sur fond d'une musique mélancolique...

Un grand moment de jeu vidéo qui prouve qu'on peut réellement faire plus avec ce média que ce qu'en disent les détracteurs. A bon entendeur.

Et quel titre!

vendredi 4 février 2011

brèves de blog (2)

Peu de temps à consacrer à tout ce que je vois en ce moment, mais je le prend à l'instant, le temps de quelques petites choses.

  • Arrietty le petit monde des chapardeurs, dernier arrivage Ghibli, est un moment apaisant, un film à la technique connue, pleins de moments magnifiques. On retrouve les Borrowers, personnages des romans de Mary Norton, à l'origine d'un film en 1997 (oubliable) et des Minipouss (souviens-toi). Le souci majeur tient dans l'horrible BO du film, avec ces chansons immondes qui tuent largement l'engagement qu'on peut mettre émotionnellement dans l'œuvre. Fallait rappeler Joe, ça fonctionne bien avec lui (même si à force ça devient trop lié à Miyazaki)...
  • The Green Hornet est le dernier bébé de Michel Gondry, et qui donc méritait qu'on s'y attarde aussi. Scénarisé par l'acteur principal Seth Rogen (après une gestation longue qui a sans doute expliqué le budget très lourd final de la production), et interprété également par un Jay Chou énergique et sympathique (follement, comme une femme moche), le film qui sentait de loin comme un futur échec patent, se révèle un excellent divertissement, humour et mise en scène au rendez-vous. Dommage que le film traîne la patte au bout d'un moment (trop trop long) et que Waltz et Cameron Diaz n'ait pas eu vraiment de fraicheur à défendre, le premier renouant avec un méchant cynique et la seconde avec un rôle de blonde jolie pose toi là. Cameron Diaz mérite mieux (même si ces temps-ci...), et son cast, qui semble donne une importance à son personnage, qu'il n'a pas du tout dans le script. Quant à Waltz, très bien au demeurant, le rôle aurait été plus amusant avec le cast initial du rôle, Nicolas Cage. Mais c'est mon avis bien sûr.
  • En parlant de Nicolas Cage, j'attend avec impatience qu'il arrête les conneries (Le dernier des templiers, c'est non), et qu'il retrouve enfin le bon chemin. J'ai l'impression qu'il a repris le rythme de sa carrière pré-oscar, alternant un film d'auteur intéressant avec 4-5 films franchement pas passionnant. Certes, l'an dernier, Bad Lieutenant et Kick-ass faisaient plaisir, mais l'apprenti-sorcier et le dernier en date, c'est la tristesse. Sofia Coppola a l'air intéressé, c'est une rencontre qui DOIT arriver.
  • J'écoute beaucoup M.Ward, le him de She&Him, sur les conseils de pleins de gens. J'aime énormément, sa musique (et sa voix) me fait penser à l'excellent Patrick Watson, artiste canadien magique, vu 3 fois en concert, qui doit absolument être dans les Ipod et playlist deezer et discothèques de tout le monde.
  • John Barry est mort. Fond d'écran Out of Africa, Bo qui tourne pendant les révisions en vinyle ou dans une édition remasterisée magnifique...Hommage court, mais sincère. Je vais faire un TOP des meilleures BO de tous les temps, tiens!
  • La déprime fincherienne continue, les pleureuses du net (Sasha Stone, Jeff Wells) entretiennent le désarrois alors que King's Speech sort en salle chez nous. Fincher est dans un énorme article du Hollywood Reporter, passionnant, où le réalisateur se laisse pas mal aller, et où le petit univers du réalisateur s'ouvre plus que d'habitude. Promo oblige, Fincher parle plus en 3 mois qu'en 6 ans entre Panic Room et Zodiac, où le silence radio était spectaculaire, mais on sait aujourd'hui que ce sont les années où il a soigné son père et préparé en parallèle Benjamin Button. A lire aussi, l'article du Guardian qui en remet une couche. entre les lignes, on devine la preparation de son Millenium, qui sent vraiment le film tordu, le vrai film "noir". Fincher a l'air de vraiment replonger là-dedans, et ça va être terrible, je pense.
  • Je lis des livres qui ne méritent pas que je m'attarde dessus...Mais bon, je ferai une revue d'ensemble dans peu de temps, je pense.
  • Deux éléments occupent ma vie actuelle. La première s'appelle Concours (et c'est un bien lourd sujet qui m'empêche entre autre de creuser ici), le second se nomme John Marston. Red Dead Redemption méritera un long message quand j'en aurai terminé, ce qui ne va pas tarder (bon, j'ai passé les deux tiers...)
Voilà voilà!!!