mercredi 27 juillet 2011

La guerre...


Une relecture estivale heureuse, celle de l'immense WORLD WAR Z, une histoire orale de la guerre des Zombies.

Pourquoi en reparler? Parce qu'il sera bientôt au cinéma, mis en scène par l'hétéroclite Marc Forster avec Brad Pitt dans le rôle de Max Brooks.

l'histoire: l'auteur, agent pour l'ONU, rassemble des témoignages divers relatant les diverses étapes de la guerre contre les zombies qui vient de se dérouler, ayant anéanti l'espèce humaine. S'enchaînent les récits relatant les premiers symptômes, la pandémie, les moments de survie, et enfin les plans pour survivre.

Le livre en lui-même est une succession de courtes histoires, comme des nouvelles, mettant en avant divers personnages qui sont indépendantes les unes des autres. Et c'est justement ce qui en fait une œuvre d'une incroyable originalité. Multipliant les formes de récit, de l'interview au monologue, passant par les différents stades du cauchemar de la guerre, l'auteur évoque un conflit de façon réaliste, parfois cynique et souvent émouvant, et fait du zombie un dénominateur commun plus que le sujet propre du récit. L'histoire c'est celles des hommes et des femmes qui ont combattu, survécu...et pour lesquels Brooks déploie une imagination délirante, faisant de chaque rencontre une histoire à par entière, forte qui se suffirait presque à elle-même.

Le plus fascinant, c'est que Brooks ne vire jamais dans le grand-guignol qu'on retrouve trop souvent dans le roman de Zombie, avec ses situations stupides qui agacent du fait qu'on les retrouve partout. Non, Max, lui, il a compris ce que Romero avait déjà avancé. Le zombie, c'est l'anti-conscient, celui qui sert de miroir à nos erreurs, nos assomptions, aux bêtises qui peuplent notre quotidien comme nos peurs...

Du coup, pour revenir à l'adaptation, comme on peut le voir dès à présent, on imagine mal comment adapter au cinéma une telle œuvre. En effet, mettre l'interviewer au premier plan semblait malvenu, on apprend que Brad Pitt fera un autre personnage, impliqué directement dans la guerre. Du coup, je pense que le film, s'il gardera son aura internationale (on imagine les scénettes dans le monde entier, comme la fuite en bateau en Inde, moment ultra violent), prendra une forme plus terre à terre, mode "le petit drame dans la grande tragédie", qui rapprochera le film d'un Walking Dead (si vous n'avez pas lu la BD, foncez, car si le dernier volume pèche un peu, ça reste un monument d'apocalypse).

Je demeure curieux, vu que Brooks a adapté son livre lui-même et que j'ai toujours plaisir à voir des zombies. Mais mon fantasme d'un film couplant tous les versants de la guerre contre Zack (surnom des zombies dans le roman) ne semble pas se réaliser. Dommage.

En l'état, je vous invite à découvrir ce méga ultra chef d'oeuvre, à tripper sur ces histoires incroyables, à vous imaginer, déjà, ce que ça aurait pu donner.

dimanche 24 juillet 2011

Films de vacances en moins de 10 lignes

Pleins pleins pleins! Et tout en très court!

Commençons par

Beginners


Je fais parti de ceux qui ont vu le premier film de Mike Mills, Thumbsucker, et qui ne l'avaient pas aimé. Ici, ce fut le cast et la BA qui m'ont trainé dans la salle. Grand bien m'en a pris. Porté par une douce mélancolie, un Ewan McGregor joliement chevelu et mystérieux (magique), et des seconds couteaux parfaitement employés, le film remplit parfaitement ce qu'on attend de lui, voir plus. On flotte légèrement à la sortie de la salle, comme un peu triste, mais c'est ça qui est bon.

Enchaînons avec

Pourquoi tu pleures?


Premier rôle pour Benjamin Biolay, dans une comédie de moeurs qui sent le déjà vu à plein nez. Pourquoi c'est bien? Parce que c'est mieux écrit que la moyenne, notamment les autours de Biolay, qui du coup n'a pas à forcer, parce que la BO est signé monsieur et forcément c'est un des CD de l'été. Parce que, aussi, le film parvient à finir sur une note qui ravira les plus sceptiques d'entre nous.


Kung Fu Panda 2


Alors que Dreamworks a systématiquement réussi à foirer les suites de ses films, ils parviennent ici à consolider et même à densifier le matériaux original. Moins de scénario, moins de geekerie du personnage, normal on le connait déjà. Plus d'actions, de quêtes, et ça c'est un régal. Les scènes d'action (en 3D réussie) sont immenses. KFP2 est un film solide et on espère que son demi-succès aux USA ne va pas enterrer les projets de suites...


Raiponce


Là, on freine très vite son élan. Oui, Raiponce, c'est "pas si mauvais", mais bon, c'est pas non plus la panacé. Faute à des chansons moches, un dénouement mou du cul et un sévère manque d'implication de ma part dans la vie des héros. En gros, j'aime le cheval et les bandits (surtout celui qui aime les licornes)...Et puis c'est à peu près tout.


Easy A


Film sorti aux USA le même jour que le dernier chef d'oeuvre de Fincher. Ouais j'attaque comme ça. Inédit en salle. Easy A est un film qui suis les récent bons teens movies (Adventureland, Superbad), gonflé de l'héritage John Hughes (cité, forcément) et le teen movie de nos bonnes années 80. On arrive encore à les faire, et c'est tant mieux. Emma Stone est magnifique (hâte pour ce reboot de Spider-man, mais aussi Zombieland 2 et Crazy Stupid Love, qui promet bien).


Waking Sleeping Beauty


L'envers de Disney période Katzenberg. Le film est touchant, avant tout. Découvrir l'histoire derrière cette époque dorée (en gros jusqu'à pocahontas) est une belle idée. Ca fait plus bonus de DVD que film en soit, ça doit beaucoup remuer les gens qui y étaient, c'est marrant de voir Burton jeune...Et puis voilà. Le film m'a surtout donné envie de revoir la belle et la bête et Bernard et Bianca au pays des Kangourous.


PAUL


Greg Mottola (Adventureland, Superbad) rencontre Pegg/Frost (Shaun of the Dead, Hot Fuzz). Ca fleurait le bon film, surtout avec Jason Bateman, Kristen Wiig et Sig...Pleins de gens cools au casting donc. Hélas, passé les petits délires amusants pour faire marrer le cinéphile, le film s'essouffle hyper vite. Faute à un scénario qui manque cruellement d'émotion ou d'élément implicateurs, et à l'absence de la frénésie de mise en scène d' Edgar Wright.


Limitless


De la SF. Si si. Et pas si mauvaise. Certes, des nouvelles comme ça, les auteurs de Science-fiction en pondent régulièrement, y a qu'à piocher. Neil Burger s'en sort bien à la mise en scène, même si la redondance des effets casse un peu le truc. Abby Cornish est définitivement la Charlize Theron du pauvre, De Niro cachetonne (depuis 15 ans). Bradley Cooper apporte sa fraicheur au film, et c'est un peu ce qui rend Limitless attachant. Pas excellent, mais attachant.


Comment Savoir



James L Brooks est une légende, une vraie. Le mec a lancé Cameron Crowe, Wes Anderson, a produit Big, la guerre de Roses et les Simpsons. Bref, un immense type. Et ça me fait mal de le dire, mais son dernier film est une sombre merde. Acteurs médiocres (sauf Owen Wilson), palme à Nicholson en plein nanardisme de lui-même, scénario à plat (que c'est long), mise en scène plate...Et quand on voit le budget, on se demande comment au juste c'est possible tout ça.

Cedar Rapids


Miguel Aterta nous avait précédemment livré un sacré tas de films moyens. Mais il a aussi bossé sur Freaks and geeks (billet là dessus très vite) et sur 6 feet under. Donc respect. Premier rôle central pour Ed Helms (génial Andy de The Office), accompagné de bonnes têtes qu'on aime, John C. Reilly, Anne Heche, Alia Shawkat (Whip it), entre autres. Le film est bourré d'humour, de fabuleuses références et a ce petit truc en plus dans le ton et l'ambiance. La bonne surprise.

Last Night


Sujet vu et revu. Musique pépère de l'ami Clint Mansell, ambiance tamisé, acteurs pas au meilleur (Eva Mendès est pas affreuse). On s'ennuie, doucement. Ca ne dure pas longtemps, heureusement. Et puis ça manque cruellement de cul...


Rien à déclarer


Après les Ch'tis, on aurait aimé sortir la machette et faire mal à Dani Boon. le petit salaud a convoqué un superbe casting pour combler les vides de son histoire. En ressort une comédie française à la papa, bien mené, drôle par moment. On en demandait pas trop, donc ça va.


L'agence


Déception. Je la sentais venir, mais elle est bien là. Film qui promettait (casting, K.Dick) et qui ne parvient pas à trouver son style. Manque d'identité, donc. Et aussi un cruel manque, encore, d'implication. Les rebondissements s'enchaînent mal, le tout manque de structure et Damon a l'air de s'en foutre. Reste la belle Emily et le trop rare Anthony Mackie, lui très bien dans son petit rôle. Mais c'est trop peu...

Hanna


AHHHHHHH. La petite bombe que voilà! Joe Wright je l'aime bien, d'abord parce que ses films sont beaux, intelligent, et casse-gueule. C'était la totale réussite sur Orgueil et préjugés, très bien sur Reviens-moi, et un ratage violent sur Le Soliste. Ça passe ou ça casse. Ici, Hanna est un film qui pue le casse-gueule. Et pourtant ça passe haut la main. Merci le casting aux petits oignons (Cate, Eric et surtout Saoirse Ronan, incroyable) et cette immersion dans des lieux inconnus, ce mystère et ce ton frais et inédit sur ce type de film. Un truc un peu ovniesque qui fait plaisir, qui donne au film son style rien qu'à lui. Gros pieds devant le film!! Le meilleur film de l'été pour l'instant.