dimanche 27 mai 2012

Dark Shadows ou la fin de Tim...



Voilà, le constat pour moi est sans appel: Tim Burton a besoin d'une intervention.

Il faut le dire. Depuis Big Fish et si on est généreux Charlie et la Chocolaterie, Tim Burton s'est perdu.

A la sortie de Sweeney Todd, en voyant les deux jeunes amoureux chantant avec des oiseaux, on avait un peu honte, on se regardait les pieds. Il y avait bien quelques petites choses, mais bon, c'était pas ça.

Puis vient l'affreux Alice, que Mia Wasikowska et des effets visuels à foison ne parvint pas à sauver. Le jeu des acteurs, le scénario en bois, l'esthétique qui faisait mal aux yeux...Poubelle, et tentation de croire que ce n'était qu'une mauvaise passe, un peu comme sa planète des singes, une concession...

Mais là, il faut vraiment s'inquiéter. Dark Shadows est probablement le film le plus paresseux de l'année. Voilà un réalisateur au passé glorieux, au talent indéniable, avec un budget gigantesque qui choisit d'adapter une série soit-disant culte (probablement aux USA) qui réunit tous les éléments pour faire un bon délire burtonien, à la Beetlejuice...et qui se fout littéralement de notre gueule.

Le scénario mou (mais pas coupable) de Seth Graham Smith, auteur de parodies respectables (Orgueil, préjugés et zombies, et surtout Abraham Lincoln, Vampire Hunter), n'aurait rien pu sauver.

Si on peut légitimement observer le fric à l'écran, dans les décors, costumes et effets visuels, leur emploi par Burton frise le désastre. Montage mou, musique Elfmanienne sans inspiration, direction d'acteur qui frise le ridicule (quand on a Michelle Pfeiffer, ça limite la casse, mais avec Chloé Grace Moretz, c'est juste douloureux)... Globalement un immense manque d'ambition, comme si Burton lui-même freinait la folie de son film, choisissant une prudence molle agaçante. La scène de sexe entre Depp et Eva Green, sur du Barry White, en est le plus fameux exemple, ça aurait pu être fou, c'est juste désolant.

Et puis il y a cette aspect familial de la filmo burtonnienne qui ne fonctionne plus. On sait Johnny Depp fatigué, de films en films, devenant lassant, surjouant sans inspiration, comme pour accumuler du fric avant de tout plaquer. Mais revoir Helena Bonham Carter dodeliner de la tête, refaire, encore une fois, son personnage qu'on n'arrête pas de voir, c'est trop, trop, trop. On a envie de voir des nouvelles têtes chez Burton, du frais, ouvrir le placard, faire entrer la lumière un peu...Certes il y a bien Eva Green, parfaite dans cet univers, avec un perso un peu plus fort, une Lisa Marie sachant jouer...Mais c'est trop peu.

Alors, voilà, faut changer, faut revoir la formule, celle-ci est usée.


Life and Art of David Fincher: juste un jeu...



Suivant Se7en, Fincher est auréolé de gloire et s'empare rapidement d'un nouveau film pour profiter de son moment. Il a deux projets en route, le premier est The Game, un nouveau thriller. Le second est un gros produit, qui va nécessité du temps, l'adaptation d'un roman sur des club de boxe clandestins et un projectionniste anarchiste...


The Game est produit par Polygram, qui possède Propaganda qui a récupéré le projet à la MGM et qui semblait décidé à en faire l'un de ses grands films de lancement. Hélas, la malédiction a pesé lourd sur le succès du film. La première a lieu au même moment où la princesse Diana meurt et les photographes boudent la promo. Le film est mal-aimé, même si la critique est dans l'ensemble tolérante. Le film sort timidement et sera un échec lourd pour les producteurs. Polygram ne survivra d'ailleurs pas longtemps à ces bides à répétition, et coulera en 1999, son catalogue redistribué entre différents studios co-producteurs, notamment et surtout Universal.

Il est aussi le premier film produit par Cean Chaffin, qui deviendra la productrice de tous les films suivant de Fincher et sa compagne dans la vie. C'est, dans une moindre mesure, également la première collaboration de Fincher avec Harris Savides avec lequel Fincher tournera Zodiac et L'étrange histoire de Benjamin Button. On notera également le seconde présence à la musique d'Howard Shore (et sa meilleure BO) pour Fincher.


The Game, c'est l'histoire de Nicholas Von Orton, l'aîné d'une riche famille qui, au jour de son anniversaire, reçoit de son frère, sa seule famille, une carte l'invitant à participer à un jeu. Von Orton, plongé dans une vie de travail et de solitude, dans la grande maison familiale, celle où son père s'est donné la mort et où toute joie a disparu, décide de participer. Mais très vite, le jeu de rôle s'empare de sa vie et l'amène à la ruine.



L'amour de Fincher pour l'Arnaque de George Roy Hill a sans doute joué dans sa décision de mettre en scène le film, un jeu pour le metteur en scène, qui dirige, comme la CRS, la destinée du héros et la vision qu'en a le spectateur. Une réflexion ludique sur le cinéma, comme ont pu l'observer un grand nombre de critique, où qu'est-ce que le jeu de CRS sinon un film dont nous sommes les héros, au budget Hollywoodien et donc réservé à l'élite de la société, où l'on s'amuse à briser un à un les tabous, le carcan de la vie du héros pour qu'il redevienne humain.


Mais ce qui fascine dans The Game, c'est le rôle du père de Von Orton. Le choix de débuter le film avec un vieux film de famille n'est pas un hasard. Au delà de l'aspect ludique, il s'agit d'une dépossession, ou comment Von Orton doit tuer le fantôme de son père pour être lui. Les images du générique, Von Orton en costume à l'ombre de son père, portant dans ses bras son jeune frère, prédestine le héros à épouser une destinée de responsabilité. Le scénario appuie la logique, alors que Von Orton a atteint l'âge où son ère s'est suicidé. Mais c'est la mise en scène de Fincher qui en fait un élément plus intéressant, en jouant plus encore la carte de l'emprise, quand on découvre par des photos, des récits, le passé du héros, la prise progressive de pouvoir du père sur son enfant, pour le pousser à refaire le geste, Fincher n'omettant pas, dans le suicide de Von Orton, de caler deux images fortes, clés, Von Orton portant son frère et vivant dans l'ombre de son père. Le résurrection du héros, chancellant, pleurant, comme un nouveau né, joue de ce même principe.


Pour beaucoup, The Game est une anecdote, le moins bon film du réalisateur, le limitant à son statut de thriller, quand il est bien plus. The Game fut certes pour Fincher une aventure ludique, un film qu'il n'a pas porté comme d'autres mais qui conserve les traces de ses préoccupations: la paternité, la quête identitaire, l'oppression urbaine, le jeu, la manipulation cinématographique...On y retrouve son incroyable souci du détail et la base d'un personnage seul, isolé face à ses tourments intérieurs, des éléments qu'on retrouvera dans la seconde partie de la carrière de Fincher. On pourrait même arguer qu'il sert parfaitement de transition entre le thriller Se7en et l'inclassable objet cinématographique qu'il allait livrer ensuite, Fight Club, qui allait tout foutre par terre.




lundi 21 mai 2012

Avalanche de disques!



Si 2011 avait été une année un peu faiblarde question musique, on peut dire que tout le monde s'est passé le mot et que 2012, l'année des retours, est littéralement flamboyante!

Commençons par les grands come-back!

L'année a débuté avec le retour en force des Ting Tings, qui trainaient à sortir leur CD (quand tant de groupes livrent un second CD qui n'est qu'une extention du premier, très vite). Et force est de constater qu'ils ont bien fait. Sounds from Nowhereville est une sorte de compilation, un grand mix de tout ce que le groupe peut offrir, de la pop en tous genres, sans jamais de fausses notes, avec cette rage et cette folie qui faisait du premier album une perle.

Enchaînons avec LE grand retour très attendu. Deux albums tellement haut dans mon estime que c'en est écrasant, Patrick Watson se devait, après l'excellent single "Into Giants" de nous confirmer que son troisième album se placerait tout en haut avec ses deux camarades. Ce fut chose faite. Porté par ce génie mélancolique, joyeux et fou qui l'anime en permanence, le groupe renoue encore avec le succès sans jamais réécrire. Variation sur le même thème mais avec ce petit truc nouveau en plus. Immense artiste, définitivement. Disque de l'année?

Puis viennent encore tant de disques:

le dernier Sebastien Tellier, musicalement irréprochable, fou et drôle, pop et sombre, My god is blue est dans la continuité des anciens albums de ce malade de musique. Ecoute indispensable.


Le dernier Ladyhawke me faisait peur. L'impression de l'artiste à UN disque. Eh bien non, écouté une première fois dans son pays natal, la Nouvelle Zélande (où elle passe dans toutes les radios), puis vraiment découvert à sa sortie, Anxiety est un digne successeur du premier album merveilleux de la miss. Très pop, très riche, un gros coup de coeur.


On ne peut enfin ignorer le grand come-back de Sigur Ros...Whouaaaaaa!!!! Après trois premiers albums qui m'avaient achevés, j'avais un peu perdu de vue le groupe de Jonsi, lequel avait sorti un album solo très digne, mais qui ne m'avait pas laissé une grosse trace. Et voilà Valtari, une bombe, littéralement. Sigur Ros très inspiré, livre un digne héritier à ses premières gloires. La puissance de ce disque laisse sans voix. Littéralement. Ecoute religieuse depuis un mois.


Il y a encore d'autres sorties à noter, dans les "retours". Garbage et Gossip sortent de très bons disques, qui ont peut-être plus de mal que les autres à s'imposer dans ma playlist quotidienne. Mais on ne peut pas en dire du mal, c'est très solide.


Et puis l'énorme mix des chemical brothers, Don't Think, leur "Alive" à eux, un montrueux CD.

Citons enfin deux artistes tous frais qui déboulent:

Alabama Shakes, et son Boys and Girl, un bon disque de Soul pour une artiste dont la voix, à elle seule, justifie l'écoute. Et quand on a des morceaux comme Hold On ou You ain't alone, c'est juste le gros gros coup de foudre.

Et surtout, LA claque de l'année (bis), Gotye. Je ne suis pas original, tout le monde écoute Gotye, mais quand même, quel album. Un peu comme Metronomy l'an dernier ou MGMT en son temps, le disque qui tourne partout, à juste titre. Le single "Somebody I used to know", c'est magique, et je parle pas du reste du disque, impeccable de partout. Une pure perle rare!!!! Si vous entendez parler de Gotye en lisant ces lignes, rattrapez votre retard.

2012, c'est limite la frustration, trop de disques en même temps, et je passe sur First Aid Kit ou Mark Lanegan Band, sur Jack White...Trop de disques!




lundi 7 mai 2012

Attentes...

De temps en temps, pour se mettre en appétit, j'aime me balader sur les listes des prochaines sorties pour piocher des attentes, des films qui se font et qui font terriblement envie...En voici un échantillon.

-De rouille et d'os (Jacques Audiard)

Le Wonderboy du cinéma français va-t-il encore réussir l'exploit. La bande annonce nous dit un gros oui. Le film a l'air poignant, fort, vertigineux...

-Cosmopolis (David Cronenberg)


Bon, c'est LA bande-annonce qui électrise tout. L'impression de voir le Cronenberg de Crash et Existenz, qui s'amuse avec le texte totalement fou de Don De Lillo. En interview, le réalisateur parle des dialogues du livre, qu'il voulait porter à l'écran. Ils sont effectivement poignant, tout comme la force du texte en général du court livre de De Lillo. Un bouquin fou, un réalisateur capable de folie, un bon casting...Allons-y!!!

-Prometheus (Ridley Scott)


Bon, plus longtemps à attendre, mais quand même, quelle fabuleuse bande annonce, quelles promesses...Ridley Scott retourne aux origines d'Alien et embarque du très beau monde avec lui. Le film a l'air incroyable...

-Dark Knight Rises (Christopher Nolan)

La fin de la trilogie la plus folle de l'aventure des super-héros, ou quand un grand réalisateur se mèle à une grande figure du comics et donne le meilleur. Dernier épisode redouté aussi, j'ai toujours peur des suites, de la surenchère...Même si bon, Dark Knight était l'exemple parfait de la suite meilleure en tout point.

-Life of Pi (Ang Lee)

Projection dans le temps, maintenant, avec l'histoire de Pi. J'ai le souvenir de ma lecture, il y a maintenant 7 ans, alors que M.Night Shyamalan devait l'adapter. Puis Cuaron, Jeunet...entre autres se sont cassés les dents sur cette histoire atypique, celle d'un gamin rescapé d'un naufrage qui doit partager la chaloupe avec un tigre...Lee est un adepte des paris, et c'est un peu une chance sur deux avec celui-ci. Là où Martel parvenait à faire de son histoire un conte philosophique, Lee arrivera-t-il à passionner? 20 minutes du film ont été présenté récemment, et apparemment, Lee propose une vraie création autour de la 3D, une vraie réflection. C'est le film qui peut mettre tout le monde d'accord. J'y crois!

-Gravity (Alfonso Cuaron)
Le projet fou d'alfonso Cuaron. Tourné en seulement quelques plans, le drame SF du réalisateur des fils de l'homme (qui a donc bien attendu pour livrer son nouvel opus) sera aussi le retour de George Clooney à la SF après Solaris. On espère que ce nouveau sera aussi réussi que le film de Cameron et Soderbergh.

-The Hobbit (Peter Jackson)
Peter Jackson revient à Tolkien et livre un film qui va se vendre sans problème. Mais les interrogations pleuvent autour du projet, deux films, mise en scène atypique...Reste que la perspective de retourner en terre du milieu constitue à elle seule un moteur d'attente énorme! Et puis j'adore Martin Freeman depuis The Office et H2G2, et maintenant Sherlock. Il est parfait pour ce rôle là!

-Skyfall (Sam Mendes)

Ah ben oui, depuis ma revision salutaire de Quantum of Solace et du fait de mon sincère amour pour Sam Mendes, ce nouveau Bond est extrêmement attendu. D'autant que le cast, Javier Bardem et Ralph Fiennes en tête, a de quoi réjouir. Et puis surtout, enfin un réalisateur de première classe qui dirige Bond, après les abandons de tant de grands noms (je pense à Ang Lee...). Je continue de rêver que Christopher Nolan, immense fan de Bond, cède un jour à la tentation.

-Lawless (Terrence Malick)

Celui de Malick, pas celui qui va à Cannes. C'est, pour moi, un peu le casting absolu. Ryan Gosling, Rooney Mara, Christian Bale, Cate Blanchett, Natalie Portman...Tout ça dirigé par Terrence Malick. Fantasme dès la première image de Ryan et Rooney ensemble, le temps d'une prise de vue. Après, avec Malick, on est à l'abris de rien...

-Elysium (Neil Blomkamp)
Ça aussi, c'est du lourd. Jodie Foster, Matt Damon dans le nouveau film de SF du réalisateur de District 9. Tout est dit.

-Frank or Francis (Charlie Kaufman)
Steve Carell, Nicolas Cage, Jack Black, Kevin Kline. Espoir d'un vrai rôle intéressant pour tout ces gens qui sont un peu au bout du banc depuis un moment (à part Carell). Charlie Kaufman avait rendu un film brillant et complexe pour sa première réalisation, Synecdoche, New York. J'espère un objet tout aussi fou.

-untitled Spike Jonze/Charlie Kaufman project
Amy Adams, Joaquin Phoenix, Rooney Mara dans un film de Spike Jonze...tout est dit. Moi qui me désespérait récemment du peu de films de Jonze...

-The Bling Ring (Sofia Coppola)
Emma Watson, Kirsten Dunst, nouveau Sofia Coppola. Emma Watson qui semble conçue pour jouer chez Sofia Coppola, un film sur le monde des célébrités et de ceux qui les poursuivent inlassablement. Le film sera sûrement différent des précédentes oeuvre de la cinéaste, plus nerveux...Surprise à venir.

The Master (Paul Thomas Anderson)
Là aussi, film ultra-attendu. PTA s'attaque à l'univers des sectes, casting riche, Amy Adams, Joaquin Phoenix (ils ne se quittent plus), Philip Seymour Hoffman (vers un second oscar?). Le réalisateur se fait rare, rien que There Will Be Blood en 10 ans. Mais quelle claque ça avait été...


-Pacific Rim (Guillermo Del Toro)
Bon, Del Toro, des robots géants, de la grosse baston...Je suis curieux comme c'est pas permis. Ça peut être dantesque!


-After Earth (M. Night Shyamalan)
Ca tient plus à l'espoir. Shyamalan s'enterre doucement dans les oubliettes du cinéma, de grand espoir à acte manqué. Trop catho? Trop borderline? Ses deux derniers films ont déçu largement, j'ai même pas fait l'effort pour le dernier...Mais il y a là matière à refaire un grand truc. Shyamalan rencontre l'espace. Wait and see.

-Django Unchained (Quentin Tarantino)
Depuis le temps que Tarantino doit se frotter au western. Casting magique (Di Caprio, Waltz, Don Johnson), proposition initiale de fou, pré-affiche qui irait bien chez moi...Après l'excellent Inglorious Basterds, ça peut être énorme!

vendredi 4 mai 2012

Un livre: la fille automate (Paolo Bacigalupi)



J'ai découvert ce livre, publié chez le très excellent Diable Vauvert, via un service de presse qui m'est tombé dans les mains par pur accident. A la répartition des livres à lire, je le prend et je dis que vraiment si personne ne le veut...

Et de rentrer chez moi et de regarder sur le net et de découvrir la liste ahurissante de prix qu'a reçu ce premier roman. Il est très rare qu'un seul roman ramasse la même année le Nebula, le Hugo, le Locus (du premier roman), et la liste des 10 meilleurs livre du Time Magazine, ce qui est rarement donné à la SF etc...


L'histoire: dans un futur proche, la société a détruit ses ressources naturelles, se reposant désormais sur des multinationales elles-même menacées d'extinction. Des pays ont disparus sous les eaux, d'autres ont subit des épidémies et des guerres civiles. En Thaïlande, le pays survit, grâce à sa politique de préservation et son ministère de l'environnement tout puissant, survivant malgré la pression des occidentaux, et à une mousson qui pourrait tout briser...Au cœur de tout cela, différents personnages tentent de survivre, coute que coute...


C'est très fort. D'abord parce que tout ce que Bacigalupi présente est crédible, comme la prophétie de notre monde tel qu'il est, poussé dans ses retranchements, interrogeant sur les défis moraux, démographiques, écologiques. Ses protagonistes, ses voix (le récit adopte le point de vue de cinq héros) en sont le reflet, ni jamais mauvais, ni bons, semblant tous dans le même état de chaos, l'auteur s'évertuant à ne jamais tendre vers la leçon, la morale, quand chacun est victime des conditions qu'il participe à créer.

Au milieu de tout cela, il y a la fameuse "fille automate", celle de la couverture, du titre, robot accédant à la conscience, conçue soumise et devenant rebelle. Son évolution au cour du récit est l'un des points forts du roman, celui par qui l'émotion pointe le plus, dans un roman qui n'en manque pas. De l'émotion et de l'action: on ressent une vraie jouissance à la lecture de certaines pages, où le récit s'accélère soudain, l'auteur sachant avec habileté décrire la trahison, le soulèvement d'une foule contre l'injustice, le chemin suicide d'un homme au cœur d'un conflit, la puissance d'une machine, le sacrifice...

Bref, la fille automate est un livre à couper le souffle, tout simplement, une des ces œuvres d'apparence mineures qui par la qualité de l'écriture et la force du propos s'élèvent au dessus du lot.

Un incontournable.