samedi 27 avril 2013

Il est là! Guyanacapac!


Je me suis refait, pour l'occasion, l'intégralité de la série "Long John Silver" de Lauffray et Dorison. Et ce que l'on peut dire, c'est qu'il y a quelque chose de "précipité" dans ce dernier tome.

Guyanacapac est un clairement vrai concentré d'action, qui condense l'intégralité de la découverte du territoire Aztèque passé la "trahison" qui concluait le précédent volume, nous laissant dans un émoi insupportable pendant 3 ans...

Côté histoire, on pense inévitablement au récit de The Fountain de Darren Aronovski, pour le rapport aux croyances aztèques, mais aussi au mythe qu'il véhicule, la "cité d'or", l'éternité. On pense aussi, inévitablement à Conrad et "au coeur des ténèbres", autre oeuvre clé pour ce récit, ou comment ils trouvèrent l'horreur au bout du chemin...
 
Lauffray et Dorison s'emparent dignement de tous ces mythes, sans pour autant en faire le cœur de l'intrigue, qui demeure pour toujours le mythe de Long John Silver, son âme tourmenté, son héritage, sa légende. Quelques uns de ses dialogues sont incroyable de force, on sent à leur lecture le poids du personnage, sa magnificence...

Le dessin est simplement prodigieux, accompagnant le texte comme jamais. Les épées qui s'entrechoquent, la colère sur les visages, la peur, la haine, la soumission...Les grandes pages illustrant la grandeur du lieu sont étourdissantes. On se prend l'envie de les voir s'animer sous nos yeux, on entend la musique de ce cauchemar visuel...

Et quelle terreur! Plus violent encore que le troisième volet (qui alignait déjà pas mal), ce quatrième volet est une course contre la mort pour les derniers rescapés de l'aventure, un rush virulent qui ne semble jamais trouver de repos (on sent que les auteurs ont eu à coeur de nous faire vivre un vrai train fantôme mode grand huit).

Conclusion épique, donc, un vrai immanquable de la BD, ce qu'étaient déjà les trois précédents volets. Une nouvelle aventure pour le légendaire cuisinier, digne de la première. Digne de ses auteurs aussi, tant on reconait sous chaque ligne, chaque trait, la grandeur de leur association.

Et tout ça pour nous rappeler que Lauffray nous prépare la conclusion de Prophet! Et ça, c'est carrément Noël!

Janvier-Avril: 4 mois de musique



Je met à jour mon petit post it musical (sur la colonne droite du blog) avec une nouvelle Liste musicale pour 2013!

 Le lien est là aussi: 

http://www.amazon.fr/lm/R3IKSUVPDYR41Z/ref=cm_lm_pthnk_view?ie=UTF8&lm_bb=

Disons les choses franchement, j'ai deux amours cette année:

Asaf Avidn...La voix, la mélodie, la mélancolie...Un amour immodéré pour cet artiste que je découvre sur le tard mais qui me bouleverse profondément, et ça faisait longtemps que j'avais pas été remué comme ça.

Et puis les Yeah Yeah Yeah's! Rhaaaaaa, Mosquito, c'est une bombe énorme! J'étais déjà passablement fan de Miss O, mais là, c'est de l'amour! Ce disque survolté, chargé d'une énergie précieuse, inonde mon corps de vibration à chaque écoute, envie de danser, de hurler ("They suck your blood!!!!"), de chanter, de courir!!! Un truc géant!


On y trouvera aussi Bowie (ah, where are we now?), Foals, Jake Bugg, Phoenix, Justin Timberlake et d'autres bonnes choses!

Les CD présent dans ce classement désordonné ont tout mon amour!

Découvrez les!

J'ai pas encore écouté Depeche Mode, les Strokes, Eels, et tout pleins de petites pépites qui reste à découvrir... En attendant Daft Punk...Aussi...

lundi 18 mars 2013

All Time Top 50: Jeu Vidéo (liste jamais définitive)


Récemment motivé par tout ce que je lis sur le jeu vidéo (c'est ça de préparer des cours) je me suis penché sur mes archives personnelles pour en extraire la moelle, le meilleur, mes jeux préférés à moi. Une bonne occasion de se rappeler ces milliers d'heures à se niquer les yeux, les doigts et le coeur à jouer et rejouer à des trésors qui, des années plus tard évoquent la nostalgie et une envie violente et insurmontable de s'y remettre.

Joueur depuis mes 4 ans (Pong, Mrs PacMan et Donkey Kong à la maison, ça aide), j'ai pas mal lâché les consoles durant la période PS2/Dreamcast, ai repris avec le PC, puis avec la WII et la Xbox360.

Consoles:
Un PC Texas Instrument (de papa)
Une console Pong (du frangin)
Un PC à cassette (pour jouer à Ambulance et Digger, après une heure de chargement... :-)
La NES
La Super Nintendo
La Game Boy / Game Gear
La Playstation
La Saturn
Le Gros PC "config sa mère!"
La Gamecube
La Wii
La DS
La Xbox 360


Voici donc mon top 50.

Les 10 incontournables:


1- Secret Of Mana (SNES)
Ca restera à jamais LE jeu. L'ouverture, la musique, l'ambiance générale, le savant mélange action et RPG, l'histoire, ces heures à tuer des bestioles pour gonfler les personnages, l'écran qui se chargent de milliers de couleurs à chaque sort récupéré...Secret of Mana, c'était la base, LE jeu sur lequel je me suis le plus usé (fait au moins 3 fois, sans compter les suites).




2- Legend of Zelda : A link to the past (SNES)
Juste derrière, et représentant dans le top 10 de LA saga du jeu vidéo qui domine toutes les autres, Zelda 3 fut un choix difficile. Comment préférer un Zelda sur un autre? Le premier m'a aidé à apprendre l'anglais, j'ai passé des heures à tout traduire, celui sur Gamecube m'a offert une semaine de jeu inoubliable, le Windwaker possédait des moment de poésie rare, et j'ai encore gravé dans ma mémoire l'épique final de Twilight Princess, dans le désert... Zelda c'est une oeuvre qui parvient à être la même tout en se renouvellant. Immense amour!

Sans ordre:


GTA 4 (Xbox 360)
 Encore un représentant pour tout une série, voir un studio. Rockstar, avec les GTA, mais aussi LA Noire et Red Dead Redemption, c'est une élévation incroyable de l'intelligence du jeu, du fun, une immersion comme rarement. Graphiquement à pleurer, ces jeux sont tous mémorable, et l'attente du Vème épisode est énorme. GTA, série culte absolue.


Bioshock (Xbox 360)
Encore un jeu incroyablement novateur. Par son univers, par les frissons qu'il donne, Bioshock avait clairement sa place dans le top 10. Encore un trip fantasy unique, une plongée dans un monde où tout a déconné (une station utopique sous l'eau crée par un milliardaire qui voulait échapper à la folie du monde), et un jeu qui continu de passionner. Le troisième épisode nous emmènera dans les airs. Hâte!


Resident Evil (Playstation)
Le vrai grand trip frisson. Comment ne pas se souvenir de ce week-end où mes potes et moi avions acheté Resident Evil à plusieurs, pour finalement se l'acheter chacun pour le dévorer goulument, en flippant à chaque instant, en se prenant la tête de partout. Les suites sont toutes sympathique, notamment le 4ème épisode, qui a gagné son ticket dans mon top 50, mais le premier, c'était vraiment une bombe!




Half Life 2 (PC)
Far Cry (PC)
Un peu de PC avec ces jeux qui ont marqué ma période "FPS sur PC", qui coïncidait avec l'acquisition d'un PC pleins de puissance. Même en ne jouant pas en réseau, Half Life 2 est une aventure totalement immersive, un vrai trip SF comme on en vit rarement, et une envie totale de s'y remettre un jour. Ce que j'ai fait avec Far Cry, jeu plus basique, mais qui possédait un atout majeur, son environnement, et son approche du jeu où tu pouvais attaquer un camp de soldat de 100 manières différentes, avec donc une ludicité différente à chaque fois... Une belle époque de jeu.



Myst (PC)
Là, on se tourne vers le mystique (héhé!) avec ce jeu à la BO unique, son environnement, ses pièges, l'envie de passer du temps sur l'île, tout simplement, comme une véritable évasion mentale. Myst et son histoire longue, développé autour de livres magnifiques, ses personnages utopiques qui te racontent leurs cauchemar, cette illustration de prison dorée...Un truc à part dans l'histoire du jeu vidéo, un immanquable selon moi.




Mirror's Edge (Xbox 360)
Encore un jeu à part. Je me souviens de ma première prise en main de Mirror's Edge, ses graphismes moches, son style bizarre de vue subjective. Et puis rien qu'à la démo, c'était le kif absolu. Une nouvelle façon d'aborder le FPS, l'impression d'aller VITE, de sauter partout, de courir, de gérer des trucs avec un grand naturel. Une immersion dans un univers fou, avec son scénario bien foutu, son perso attachant, ses niveaux trippants (ah, le métro...). Présence nécessaire dans le top!



NBA Live 96 (SNES)
Allez, un jeu de basket. Oui, parce que c'est le genre où j'ai passé le plus gros de mon temps. Le jeu de basket, avec l'arrivée de NBA Live 96, marquait un grand pas, on pouvait créer son joueur, son équipe, faire des saisons entière, une draft...La matrice de ce qui deviendrait les derniers modes addictifs des NBA 2K (mode joueur et mode dynastie). Les jeux de basket accompagnent ma passion pour le basket US, une belle façon d'illustrer la fanitude tout en jouant. L'autre jour, j'ai retrouvé les papiers que je m'étais concocté à l'époque, avec les joueurs à créer pour compléter les équipes (certains joueurs, en license avec d'autres éditeurs, se créaient tous seuls juste en écrivant leurs noms...), les stats, les drafts et tout...Fanboy!


Les Chevaliers de Baphomet (PC)
Je fais parti des ultra fans des aventures de Georges à Paris, pour l'humour, le sens du détail, la narration...Je me rend compte que je suis un immense fan de Point & Clic qui a raté l'époque Lucasart. Il n'en demeure pas moins que j'ai fait ce jeu 3 fois (encore dernièrement sur DS), et que c'est un immense kif à chaque occasion.

Bon, et puis le reste, par genre.


La Baston!

Street Fighter 2 (SNES) - Ah le final de Zangief -
Tekken 2 (Playstation) - Ah cette ouverture de fou -
Streets Of Rage 2 (Megadrive-merci les émulateurs)
Ninja Gaiden 2 (Xbox2) - Pour défourailler joyeusement, y a que ça de vrai -
Soul Calibur (Playstation) - Pour les épées de fou, pour Voldo-


La Courses!
F-Zero (SNES) - Pour la zic -
Wipe Out 2097 (Playstation) - Pour La Zic-
Mario Kart (SNES) - Parce que c'est l'un des meilleurs, sinon LE meilleur jeu à plusieurs-
Need for Speed (Playstation) - Nostalgie des courses poursuites de nuit -





L'aventure/RPG
Legend of Zelda (NES) -ouais, beaucoup de Zelda-

Legend of Zelda : Ocarina of Time (Nintendo 64) -Oui, je sais-
Final Fantasy VIII (Playstation) -La poésie dans le jeu, l'épique! -

Mass Effect Trilogy (Xbox 360) -Potentiellement dans le top du haut!-
Fallout 3 (Xbox 360) -Parce que j'ai jamais autant aimé être coincé dans un jeu -




Le Sport!
Virtua Tennis (PC) -Des heures à dégommer des ballons en mode practice -
Tecmo NBA Basketball (SNES) -c'était moche, mais ce fut mon intro au basket -

ISS Deluxe (goal, GOAL, GOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOAAAAAAAAALLLLL)
NBA 2K13 (La dream Team!!!! LA DREAM TEAM)

L'Action!

Flashback/Fade To Black (Playstation) - Immenses jeux, les deux, chacun à sa manière-
Red Dead Redemption (Xbox 360) - Le Western avait besoin de ça -
Resident Evil 4 (Wii) - Le Headshot, c'est la classe -

Syphon Filter (Playstation) - Grosse nostalgie sur celui-là, jeu très prenant -
Gears of War Trilogie (Xbox360) - Impossible de choisir lequel des trois -
Tomb Raider (Playstation) - Potentiellement tout en haut ce jeu, supra souvenir de sa sortie...-
Assassin's Creed 2 (Xbox 360) -L'italie en jeu...La voir en vraie après, penser au jeu...-
Super Metroïd (SNES) -Le jeu impossible à finir sans émulateur...-
GTA Vice City (PC) - Parce que bon, c'était bien classe ça aussi, surtout l'option MP3 sur PC-
Dead Space (Xbox360) - La flip' -
Metal Gear Solid (Playstation)- Le jeu que tu finis vite pour mieux le refaire mille fois-


La Plateforme!

Super Mario Bros (Nes) /Super Mario Galaxy (Wii) / Super Mario Bros 3 (SNES) - La moustache, ça fait pas tâche -
Donkey Kong Country (SNES) - Banane et Canons, le combo parfait -
Batman (NES) - La zic, le temps passé dessus...-
Aladdin (Megadrive) -Le jeu qui fit honneur au film, contrairement à la version supernes-
Duck Tales (NES) - Tu peux sauter avec ta canne...C'est grand! -


Les FPS!

Doom (PC) -Parce que c'est la base...-
Duke Nukem 3D (PC) - Et son mode de création de niveau... -
Star Wars - Jedi Knight 2 (PC) - Parce que plus accompli que le premier graphiquement, mais avec ce kif du sabre laser, de la force... -

Les classiques! 


Mrs Pac Man (Arcade) -Le jeu que je préférais sur l'ordi de mon père, petit-
Tetris (NES) -Suivant la version, mon meilleur score diffère -
Zookeeper (DS)-Obsession...-
WORMS (toutes versions, Playstation, PC...) -Rejoué il y a encore peu, et c'est toujours le pied-

Les "à part"!
Rock Band Beatles (Xbox 360) -Pour citer un jeu de guitare, le plus beau esthétiquement...Grand fan de ce type de jeu -

Challenge accepted.

Chère Woburn Residence, voici mes réponses à votre questionnaire.
« Poster les règles sur le blog ✔
Répondre aux 11 questions ✔
Inventer 11 nouvelles questions
Partager le tag avec 11 personnes en mettant un lien vers leurs blogs et leur annoncer la  nouvelle ! »


Et voici les 11 meilleures questions du monde ! :
1. Quel est ton monument parisien préféré ?

L'Arc de Triomphe, sans originalité. Elle trône là au milieu de toutes ces grandes rues...

2. Quel est ton quartier de Paris préféré ?

Je pense que je répondrais Saint Michel, parce que j'y retourne volontiers régulièrement, et que j'adore m'y balader. Sinon, le mien de quartier...

3. Quel est ton cinéma parisien préféré ?

 mmmmmmmmhhhhhhhhh...Le Max Linder, mais je n'y vais plus trop. L'Ugc Montparnasse est devenu mon option numéro un, désormais. Le MK2 bibliothèque aussi, souvent dépeuplé, la boutique est bien pour flâner, et les salles sont bien foutues.

4. Quel est ton film tourné à Paris préféré ?

Bourne Identity ou Before Sunset, ça dépend des moments.

5. Pour boire un verre, tu es plutôt Bastille ou St -Germain ?

 Bastille.

6. Et Disneyland Paris Resort, pour ou contre ?

Pour!

7. Paris-Plage, tu fuis ou tu adores ?

Indifférence...

8. As-tu déjà réussi à visiter le palais de l’Elysée pendant les Journées du Patrimoine ?

Non, j'ai pas envie de me lever à 4 heures du matin pour voir un bout de lampion...

9. Le métro (pas le RER) est-il ton ami ?

 Non, mais je dois le fréquenter...Hélas.

10. As-tu déjà fait la queue genre 10h devant Bercy pour être bien placé(e) dans la fosse ?

Me suis limité à 3 heures avant. C'est déjà énorme...Par contre, pour être sûr de rentrer à une séance spéciale de festival, j'ai attendu une journée, oui.

11. Es-tu déjà allé(e) au Musée du quai Branly ?

Oui, c'est très chouette, cette ambiance tamisée.

Après ce flot de réponse monosyllabique, je pense m'arrêter là, en fait.


Funny people, mode d'emploi



J'ai vu le dernier Judd Apatow. J'avais pourtant trouvé "En cloque" trop long (et trop Katherine Heigl) et Funny People littéralement imbuvable (cette longue intrigue avec l'ex-copine qui mène à du vent)...Mais bon, on voit la bande annonce, on se dit "allez", et puis son premier était vraiment sympa.

On applaudit avec ferveur le distributeur du film, qui s'est dit "40 ans, toujours puceau" + "En cloque, mode d'emploi" = "40 ans, mode d'emploi". C'est toujours mieux que Very Bad Quarantaine, même si pour le coup, ça aurait mieux vendu la camelote...

Le film tourne donc autour de deux préoccupations, propre à une vraie crise de la quarantaine, la thune et le sexe...


D'une, j'adore voir des films où la problématique principale est axé sur des riches qui ont des soucis de thune. On t'explique que les gens ont des problèmes d'argent, alors qu'ils vivent dans une maison gigantesque, chacun a 4 machines apple différentes (ouais, j'ai un Ipad spécial pour aller aux chiottes), ils organisent des fêtes qui trouent ton banquier en 3 minutes, et j'en passe... Judd Apatow, l'homme qui vit dans le vrai monde.

L'autre intrigue tourne autour de la "crise" sexuelle des deux héros, un couple beau et riche qui s'interroge sur sa capacité à assumer de vieillir. Mais bon, passé les séquences "j'ai une femme de 40 ans supra bonasse, je la filme, je la fais se faire draguer en boite" , passé les moment "je te montre mes hémorroïde" et "je prend du viagra", le film ne va pas bien loin dans cet aspect, et on en revient assez vite aux parents qui ont de la thune mais n'en donne pas, ceux qui te taxent sans arrêt etc...Sans intérêt.

Ce qui ressort de ce film (et de cette non-critique d'énervé), c'est un film trop long qui tourne dans un vide intersidéral, où le réalisateur se complait à filmer sa femme et ses filles dans des situations plus banales les unes que les autres, avec deux-trois guests musicales et le palpage de seins et filmage sous l'eau de Megan Fox (histoire de justifier de caster une mauvaise actrice, il faut vous montrer qu'elle est bien foutu, et en rajouter en en faisant une escort girl...tsss).

Apatow producteur, ça donne des films sympathiques (mes meilleures amis, Supergrave) et des séries grinçantes à souhait (Girls). Ça a même donné un vrai chef d’œuvre (Freaks and Geeks). Mais cinématographiquement, c'est juste l'inverse d'une bonne production. C'est de la roue libre, à toute allure. Aucun frein à cette entreprise familiale faineante, mal écrite et triste.

Alors, ça se suit, certes, comme une télé-réalité du cable, avec un soupir et cette sensation de se demander "mais pourquoi je m'inflige ça"...

Trois idées pour améliorer le cinéma de Judd Apatow:

-Plus court, plus nerveux
-Moins ta femme et tes mômes
-Revenir à l'adolescence ou les jeunes couples, les adultes c'est pas ton truc...

mardi 12 mars 2013

Cloud Atlas

Bon, il faut que je l'écrive maintenant, à chaud, sinon je vais laisser ça derrière moi.


Quand j'ai entendu parler du projet Cloud Atlas, il était présenté comme "l'impossible adaptation du roman de David Mitchell". Le dit roman était dans les rayons de la bibliothèque où je bossais, et mon attrait pour son sujet fut immense dès le départ (j'ai une grande attirance sur les occurrences dans le monde, les choses qui se répètent, le destin, tout ça). Mais je laissais ça de côté, surtout par obligation professionnelle.

Puis le livre est sorti en poche, et je décidais, l'été dernier, de m'en saisir, avec la sortie du film qui approchait. Mais encore retenu par mes lectures "obligatoires" (certes plaisantes), je remettais le pavé à plus tard. La mauvaise volonté d'un distributeur me sauvait, en repoussant la sortie française à Mars. Je lirai donc Cartographie des nuages avant le film (sachant qu'il m'est impossible de lire un livre après avoir vu le film, l'impression que mon imaginaire ne peut plus coller de visages sur les héros, d'être enfermé dans la lecture de quelqu'un d'autre...).


J'ai mis le temps (il faut dire que c'est du lourd), mais je finis conquis par un roman qui par ses multiples niveaux, genres, tons, était un miracle en soi, et je ne pouvais qu'attendre en haute estime le film des Wachowski et Tykwer, d'autant que mes camarades l'avaient énormément appréciés au dernier festival de Gérardmer.

L'attente fut récompensée, au centuple. Car non seulement l'adaptation est juste, mais elle est même enrichie, dans ses changements, par un grand nombre d'éléments absents du livre.


Comme le souligne la critique de filmdeculte, les références cinématographiques, à peine voilées, sont multiples et font échos aux références littéraires du livre. Elle crée du lien, encore plus de liens, entre les histoires (Cavendish s'évadant de sa maison de retraite hurlant les paroles de Soleil Vert, détail génial).

Si dans certaines tournures (on pense à la réécriture quasi totale de l'histoire de Sonmi), on a certes un peu perdu au passage, l'histoire de Frobisher, elle, n'en devient que plus forte, plus riche. Le désespoir et l'amour éperdu du héros, plus fort ici, en font l'épisode le plus émouvant du film, le plus génial. Et on ne peut, en passant, que rappeler à quel point Ben Whishaw est un immense acteur.


C'est un autre élément de réjouissance du film: les comédiens. En usant du maquillage pour leur donner à chacun une place dans le récit de l'autre, on s'émerveille aussi de voir les comédiens articuler des personnages différents, les reconnaître sous les traits, et voir par là même les répétitions d'erreurs, les oppresseurs, l'avarice, ceux qui auront à coeur de sauver un autre, par un geste ou un sacrifice. Les ponts entre les histoires n'en sont que plus jubilatoire (il suffit d'évaluer le personnage de Tom Hanks au fil des histoires pour en observer la trame, du crime à la rédemption). Et puis quel coup de génie d'aller trouver tous ces comédiens et notamment d'offrir un renouveau frais dans la carrière de vieux briscards comme Hanks ou Hugh Grant (méconnaissable), un peu trop cantonnés dans leurs habitudes. Et de jouer aussi sur les races, les genres, pour mieux montrer une unité face au destin, à l'Histoire, où chacun ne se distingue que par ses actions, et non sa nature ou ses origines.


Mais surtout, l'une des forces du film, c'est sa musique. Ce thème musicale, le Cloud Atlas, qui parcoure la narration, fait s’entremêler les histoire, comme une connexion à l'infini où tout le monde, à travers le temps, se parle, s'étonne ou s'effraie pour l'autre. La musique du film, éblouissante, participe à la maestria de l'ensemble, lui donne le ton, l'objectif (je pense qu'aucune séquence de cinéma cette année n'égalera le long montage sur "All Boundaries are Convention" (spoilers)). Et ce montage fou, hystérique, qui épouse la narration, qui joue de cette union musicale, là où le roman s'articulait plus sagement dans un crescendo (certes extrêmement intéressant dans sa construction, mais beaucoup moins fort que ce qui l'image permettait d'accomplir).


Cloud Atlas, comme le roman de David Mitchell, parle du destin, de la répercussion dans le temps, dans la vie des autres, de nos actions, bonnes ou mauvaises. Il parle simplement de l'histoire, qui se répète, des erreurs qui reviennent, de la nature humaine qui compile tant de contradictions. Voilà un film qui prétend à cela et qui y parvient, à sa manière. 

mercredi 20 février 2013

T'as écouté quoi en 2012?

Et voilà, donc, un bon mois après, et sans fioriture, parce que c'est un peu tard, bien après les tops des uns et des autres. Va falloir commenter un peu, mais en fait, je me lasse de repousser ces messages parce qu'il faut écrire une prose...Et quand il s'agit de parler de musique, j'ai probablement plus de mal...

Mais bon, allons-y!


1- Sigur Ros - Valtari




 Bon, disons-le, dès la première écoute, dans le métro, alors que l'hiver quittait Paris, le soleil brillant le long de la seine, ce dernier album de Sigur Ros (alors que j'avais abandonné le groupe à Takk, c'est loin), fut un grand, un immense coup de coeur, de ces disques qu'on sait qu'on réécoutera toute la vie... Un de ces disques là.


2- Lana Del Rey - Born to Die+Paradise Edition


Juste pour Ride, l'un des morceaux, sinon le morceau que j'ai le plus écouté (avec Dayglow Reflection, où Lana chante avec Bobby Womack, dans le numéro 3). Mais aussi pour tout le reste. Impossible de résister à cette tuerie de premier album qui mélange si habilement les genres, porté par cette voix si puissante, chaude, extraordinaire.

3- Bobby Womack - The Greatest Man In The Universe


 Conclut le trio de tête. Un album qui conclut la rencontre entre Bobby Womack et les gens de Gorillaz, après Plastic Beach. Une oeuvre lumineuse, touchante, vibrante... Et puis il y a le duo avec Lana, Ce duo...


4- Patrick Watson - Adventures In Your Own Backyard



L'increvable de l'étape. Rien n'y change, Mister Watson va continuer, encore et encore, à pondre des merveilles. Enorme amour pour le single qui donne à l'album son titre, juste...pfiouuuuu....

 5- Michael Kiwanuka - Home Again


LA découvert, de la bonne soul comme on l'aime...Et en Vinyl, il y a ce petit plus, ce petit grésillement, ce côté humain, chaleureux... Un disque sublime, rare.

6- Egalité:

Electric Guest - Mondo



Team_Me-To_The_Treetops
 

Two Door Cinema Club - Beacon


Metric - Synthetica


 Cat Power - Sun


Et 5 disques pop qui dépotent pour clore le top, parce que c'est quand même la Pop qui a dominé mes écoutes de 2012. Jamais trop sucré, jamais surproduite, juste de la bonne musique qui sait trouver son tempo. Bonus pour 3,6,9 de Cat Power, pour The Head I Hold d'Electric Guest et l'immense: Patrick Wolf & Daniel Johns...Que d'écoutes de tout ça...


Et enfin, citons en vrac:
Alabama Shakes -Boys & Girls


 Benjamin Biolay - Vengeance

Beach House - Bloom


Bloc Party - Four


Brian Eno - Lux

 
Chromatics - Kill For Love
 
First Aid Kit - The Lion's Roar

Garbage - Not Your Kind of People

Gotye - Making Mirrors

Joseph Arthur - Redemption City


Ladyhawke - Anxiety


Mai Lan - Mai Lan


Melody Garbot - The Absence


Patti Smith - Banga

Sébastien Tellier - My God Is Blue
 
The Chemical Brothers - Don't Think
The Hives - Lex Hives

The Ting Tings - Sounds From Nowheresville

Fun - Some Nights
The Lumineers - The Lumineers


Que de la bonne came! Et en avant (enfin!!!) pour 2013!


mardi 19 février 2013

Zero Dark Thirty



Bon, je pensais pas aimer le dernier film de Kathryn Bigelow. Un film sur la traque de Ben Laden du point de vue de celle qui a mené LA enquête qui a mené sur quelque chose... Au départ, je regardais le projet de loin, le post-démineur de la réalisatrice, un nouveau film qui semblait dans la même veine...

Zero Dark Thirty, c'est le portrait d'une obsession. 11 ans à cherche une aiguille dans une botte de foin, à en devenir fou. Des années à perdre tous les gens autour de soi, à succomber aux facilités, à distordre les éléments, à chercher. C'est un peu le Zodiac du film de guerre, sauf que contrairement aux flics de San Francisco, Maya retrouve, elle, son tueur. Par hasard, dans un moment fragile.

J'adore qu'on se focalise sur elle, son ressenti, sa ténacité, que la réalisatrice garde son cap, sans dévier. J'aime qu'elle en montre la frustration, comment ses actions au départ ne mènent à rien (vision du terrorisme au quotidien), combien le pouvoir semble fou au départ. L'ouverture sur les cris d'horreur du 11 septembre se traduisent par une folie humaine dans une chambre de torture, premières scènes insoutenables, comme un écho l'un à l'autre, pas une justification, un écho douloureux, une forme de réaction en chaîne de l'horreur.

Revenons deux secondes sur la "polémique". Je me souviens avoir, à l'époque, adoré The Social Network pour sa nuance. Quand Fincher nous présentait Mark Zuckerberg, il nous laissait avec un drôle de gout en bouche. Mark est-il jugé dans le film? Oui, c'est un salaud, il abandonne ses amis... Oui, très bien, mais qu'en était-il de ses amis? Sont-ils jugés? Oui, chacun voyait en Zuckerberg un moyen de servir ses ambitions personnelles, un outil dont ils disposaient dans leurs jeux pour parachever leurs succès. L'ambiguité naissait ici : Mark n'a-t-il pas eu raison de faire ce qu'il a fait? Où serait-il s'il n'avait pas lâché les gens autour de lui pour s'assoir seul sur le trône? baisé. Il a eu raison? Sûrement. Probablement, mais en aimez-vous Zuckerberg pour autant? Non. Cautionne-t-on son action? Non...Mais qu'aurait-on fait? Un autre chemin? Oui, mais lequel?

La polémique du film sur la violence et la torture se ramène, selon moi, à la même idée. Oui, on observe, écoeuré, cette violence, que la réalisatrice choisit de ne pas ignorer, ni glorifier (on voit bien qu'elle n'amène quasiment rien, des bribes, que le terrorisme perdure, mais qu'elle rompt le silence). Mais l'ambiguité est là, elle est forte, elle ternie et tourmente tout le reste de l'action. C'est une guerre sale, elles sont bien là. Les ignorer, c'est justement ça l'horreur. Et le film ne se lasse pas de questionner, sans relâche, pour justement ne pas laisser ses questions au passé, ne pas laisser à l'histoire ce que les uns voudraient qu'on retienne. Non, l'histoire vient totalement, avec les horreurs, avec la folie...

Au delà de ces premières scènes, de ces vidéos, de ces images, Bigelow prend le temps de disséquer l'espoir perdu des agents de la CIA, qui sont envoyés dans l'abysse. La relation de Maya avec ses supérieurs est extrêmement bien décrite. De ce personnage de monstre qu'incarne génialement Jason Clarke, portant l'horreur sur ses épaules, assumant visage découvert ce qu'il inflige, quand il tend une cagoule aux autres, pour qu'ils ne soient que témoins anonyme. Et celui de Jennifer Ehle, qui s'accroche comme une drogue à sa piste, désespérée : chacun renvoie un miroir à Maya, qui se voit en missionnaire, en survivante, celle qui reste pour finir le travail, jusqu'à la folie. Le film exploite miraculeusement le jeu de Jessica Chastain, dont on observe, lentement, scrupuleusement, la métamorphose. Au delà de tout, du cahier des charges du film (la longue exécution finale, horrible de méticulosité dans sa reconstitution, horrible parce que quelque part cathartique, et d'autant plus salissante), c'est vraiment son jeu qui est au cœur du film. Le plan final en est une illustration puissante, un vrai dernier plan comme on les aime, une forme de questionnement, ni soulagé, ni guéri...

Zero Dark Thirty est une réussite inouïe, de ces films qui vous hantent, vous font réfléchir, sans note d'intention flagrante, sans personne à côté de vous qui souligne chaque trait grossièrement pour dire "c'est bien", "là, c'est pas bien". Il n'y a pas de héros dans ce film, que des opérateurs d'une répercussion, un écho à l'horreur, qui semble sans fin, sans point final

lundi 18 février 2013

A bord du SSV Normandy...



Il y a un mois et demi, à l'aurée de la fin du monde, je décidais, enfin, de me lancer dans l'aventure de Mass Effect. On me vantait son côté immersif, addictif. Je me souviens de la bande annonce du second épisode au cinéma, qui m'avait impressionné... J'avais des réserves, et surtout la peur de ce qui allait se produire, une bonne grosse addiction. Mais il faut parfois se faire du mal...

Et puis voilà, je suis, un mois et demi après, en train de finir le troisième épisodes, 60 heures de jeu au bas mot. Et ce fut un sacré voyage...



Si je devais décrire Mass Effect, ce serait la rencontre absolue entre le jeu vidéo et la science-fiction. Le jeu vidéo à son meilleur, subtile mélange de jeu de rôle et d'action, multipliant les prouesses visuelles, le soin porté aux détails, le côté passionnant de la création. La science-fiction par la capacité du jeu à brasser une grand nombre d'aspects du genre, du space opéra à l'anticipation, et d'amener à ce regard sur la société, ce parallèle fort entre l'univers fantasmé et notre présent. En l'état, la trilogie Mass Effect, sa capacité à évoluer dans le fond et la forme, parvient à tout réunir.



Les concepteurs du jeu ont été beaucoup plus loin que cela encore. Pour chaque peuple, son histoire, ses traditions, sa participation dans les guerres qui ont jalonnées l'univers. Pour chaque personnage, sa propre destinée. Et autant de possibilité que de choix que votre héros fera, les uns se répercutant dans le jeu suivant, comme une immense histoire où une décision dans le premier jeu trouvera répercussion grave dans le troisième, assurant le caractère immersif et renforçant ce sentiment de faire vraiment parti de l'histoire, écrire SON scénario du jeu.



Et puis il y a cet univers qui me fascine. Mass effect vous immerge dans un espace fait de contrées reculées, de laboratoires secrets, de peuples bannis, d'autres exterminés, de luttes historiques, de combats acharnés pour la survie et l'égalité...La trame de chaque intervenant est en elle-même une histoire extraordinaire à entendre, à développer, souvent émouvante (la balade dans le laboratoire désaffecté où vivait le patient zéro est un moment chargé, extrêmement fort). Et puis les retours inlassables sur le passé de l'univers, la guerre contre les Rachnis, le Génophage etc... La mythologie de Mass Effect est jubilatoire, d'une richesse rare dans l'univers du jeu vidéo.

Rajoutez à ça un visuel incroyable, une musique prenante, et vous avez, tout modestement, l'une des meilleures expériences de jeu vidéo possible. Une histoire à part entière, un univers total...Immersif, le mot était faible. Addictif lui convenait mieux.Et il me reste encore à découvrir les autres histoires (via les romans, notamment, édité chez Milady en France)?


On me souffle que la fin de Mass Effect 3 en fait rager plus d'un. Difficile à dire...J'ai choisi d'aller à droite (ceux qui ont fait le jeux sauront de quoi je parle), je pense que je referai le (dantesque) final pour voir l'autre fin.

On quitte l'univers le coeur gros, on a envie de s'y remettre, mais il faut bien mettre le mot fin quelque part. Merci Bioware, merci Drew Karpyshyn (même s'il n'est pas auteur sur le troisième, on lui doit l'univers et les personnages principaux).


Et à bientôt...

dimanche 6 janvier 2013

Mon année cinéma 2012


2012 s'achève et en regardant le compteur, on s'arrête à 82 films, un chiffre tout à fait honorable (oui, on s'arrête pile poil comme l'année dernière), compte tenu de mes autres activités audio-visuels, de ma pantouflardise grandissante, du mois passé à l'autre bout du monde...

Faut d'oeuvres surpuissantes, ce sont les traditionnels de l'étape, Fincher et Nolan, qui ont remporté la palme, sans originalité, parce que je n'ai rien vu cette année qui pouvait les détrôner. Et croyez bien que ça me désole un peu quand même. Rien pour supplanter un Fincher certes exceptionnel, mais qui sur d'autres années ne se classait pas tout en haut.

Prenons les cinq dernières années, incorporons Dark Knight Rises et Millenium dans le top:

En 2011, ils seraient arrivés 3ème et 5ème, au milieu de Black Swan, Drive et Melancholia
En 2010, placé 6ème et 7ème, derrière Toy Story 3, Social Network, Inception, Fantastic Mr Fox ou encore Dragons (quelle année...)
En 2009, 4ème et 6ème, derrière Benjamin Button, Avatar, District 9, ou Ingloriuous Basterds

Bref, pas des champions... Mais ne dramatisons pas tout. Millenium demeure, et ce encore plus à chaque visions, une oeuvre absolument extraordinaire. Si Fincher s'est plus fait serviteur de l'oeuvre de Stieg Larsson que réel créateur, il n'en demeure pas moins un film absolument hypnotique. Des scènes demeurent dans mon esprit, je me suis repassé la rencontre avec le vieil oncle nazi récemment, cette montée de tension dans l'interprétation sombre et le texte du vieil homme, cette haine canalisé, froide. Je repense à l'article que je lisais l'autre jour sur le thème des violences faites aux femmes et cet autre, sur rue 89, et je repense au discours si troublant du tueur de femmes du film, qui m'avait particulièrement interpellé par son horrible justesse, ce raccord sombre avec le réel, cette façon d'envisager le mal qui glace.

Et puis il y a Lisbeth... Rooney Mara en Lisbeth, sa force, sa haine, sa violence, et surtout cette fragilité si troublante, cette accessibilité si vite brisée, ce final si triste parce que sans fioriture, comme son héroïne, cette façon de dire en baissant les yeux qu'elle a rencontré quelqu'un, d'acheter une carte d'anniversaire, comme une enfant... Lisbeth est un personnage rare chez Fincher, émouvant. Et cette envie folle qui nait à l'idée qu'ils puissent faire les deux suites, pour la voir, elle, plus encore...

Et puis il y a Batman. Si les déçus sont légions (et je ne parle même pas des polémiques débiles de cet été, qui ont permis à intelligentsia bien-pensante de la culture française de se faire Nolan, parce que bon, le p'tit gars a trop de succès, c'est forcément louche), je n'en fais pas parti. Mieux, j'ai une affection spéciale pour ce film, surtout pour sa fin, pour le regard de Michael Caine, pour le plan final extraordinaire, parce qu'avec ce film, c'est un immense moment de cinéma qui s'achève, une trilogie qui a poussé le cinéma de divertissement plus loin, hors de ses formats habituels, à tous les niveaux. Nolan a donné son talent à Batman, et cette trilogie en est un testament immense et inoubliable.

Bon, et si on quitte les deux habitués, on trouve quand même d'autres choses magnifique cette année. La lumière et la musique de Jean Eyre, de Cary Fukunaga, la tension toujours palpable qui s'oppose à la passivité étrange du personnage Ben Affleck dans Argo, une gravité extrêmement bien vu.

Il y a ce tigre qui contemple l'abysse, sur un bateau isolé de tout, et qui comprend, soudain... Il y a cette scène, bouleversante, dans Oslo 31 Aout, où le héros observe ses pairs dans un café, imagine la suite de leur chemin, leur conversation sur leur avenir.

Je repense aussi au 20 dernières minutes de Skyfall, cette maison qui éclaire le champs dans son embrasement, le regard halluciné de Javier Bardem, peut-être le moment le plus incroyable de cette année cinéma.

2012 fut aussi l'année de l'apocalypse ("Let the sky fall..." comme disait Adele), il ne faut pas l'oublier.Et si Batman parvient à l'empêcher, tout comme les Avengers, et avec quelle maestria visuelle, d'autres ne peuvent que la constater, comme les deux amants du superbe Perfect Sense, ou la petite fille des Bêtes du Sud Sauvage, deux œuvres à la frontière de la SF qui nous livrent une idée plutôt juste ce que ça pourrait être, intime, comme pour Melancholia, une fin de tout.

2012 fut ainsi, des petites choses qui s'imbrique, qui donne du très bon. Même si jamais on n'atteind des sommets, il y a dans ce fourbi des moments précieux. Et rien que pour ça...

 TOP 5
1

Millenium : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes 


2

The Dark Knight Rises


3

 
The Avengers


- Argo


- Perfect Sense


- Skyfall 


4

Les bêtes du Sud sauvage


Oslo, 31 Aout 


Life of Pi 


 Jane Eyre 


5

 
Sherlock Holmes 2 : Jeu d'ombres


 The Hunger Game


Magic Mike 


 Ernest et Celestine


Mentions spéciales 2012:

- à Steven Soderbergh pour son énergie et sa créativité, son regard sans fausse pudeur sur les mal stripper de Magic Mike qui rend le plus plus précieux et intelligent qu'un autre aurait pu faire.

Jared Harris, autant pour son génial Moriarty de Sherlock Holmes 2 que pour son émouvant personnage de Mad Men.

-au Karen O, pour ses brillantes chansons pour Millenium et Frankenweenie. Parce que sans elle, ces films seraient moins bons.

Hulk. Oui, c'est le meilleur de Avengers, et il existe enfin vraiment au cinéma. Quel pied!

- à Tom Hardy, autant pour son Bane que pour la découverte en vidéo de Warrior, chef d'oeuvre absolu, où il est juste incroyable.

LA scène de l'année, dans "La Cabane dans les bois", quand les portes de l’ascenseur s'ouvrent...*orgasme*

-à ce dialogue de Young Adult, si affreux, et si juste:
 


 Allez, on termine en vidant les chiottes:

Le pire film de l'année, de très loin devant les autres: L'amour dure 3 ans de Frédéric Beigbeder, cauchemar à tous les niveaux, l'interprétation catastrophique (mais j'aime Gaspard Proust quand même), la mise en scène plate, l'histoire débile, les guests "mais pourquoi, pourquoi?", la lourdeur totale du truc. Pire film depuis un bon moment, je pense.

Suivent: 
- l'affligeant The Sitter avec des enfants pourris, des blagues vieilles de 100 ans,un film de feignasse. 
- Le Magasin des suicides, qui continue de creuser la tombe de Patrice Leconte, ex-réalisateur talentueux, qui aurait bien fait de se tenir à sa retraite.
- Dark Shadows, de Tim Burton. Encore un vrai film de feignasse, mou, agaçant, l'impression de la commande bis, après Alice et la confirmation que ses films avec Helena Bonham Carter sont ses pires. Heureusement pour Tim est survenu Frankenweenie cette année, un vrai retour aux sources, béni!
- Sur la piste du Marsupilami, triste film comme une commande, sans vraie idée, sans folie, trop gamin, jamais drôle... Alain Chabat sera cette année dans Turf de Fabien Onteniente. Alain a-t-il décidé de se saborder définitivement???