lundi 28 novembre 2011

Quelques bons films aussi...

Voilà, en réponse au mail décriant la médiocrité de tant de navets endurés récemment (et j'en ai encore sous le coude), voici une déclaration d'amour à quelques films

Commençons par


SUBMARINE

Voilà un film auquel j'accordais peu de crédit. Réalisateur inconnu (je n'ai pas vu sa série), musique d'un groupe jamais trop écouté (Artic Monkeys) et puis surtout ça sentait le film hype sans rien dedans, flou et mou.

ET BIEN NON. D'abord parce que derrière toutes ces petits mous, c'est une vrai poésie qui se détache de l'histoire du jeune Oliver Tate, personnage amoureux du cinéma européen gris, de la chanson française (et Belge, ne leur enlevons pas Brel), qui a des parents dépressifs...Oliver expérimente dans son environnement étrange, univers que j'ai tout spécialement adoré, le détail du réglage de la lumière des parents, les grands plages désertes fouettées pas le froid et ces no man's land curieux faits de brics et de brocs...Sans parler des salles de classes et de cinéma...L'attention prêté aux lieux et aux ambiances est très importante, et contribue au charme du film.

Tout ça ajouté à une photo allant du très chaleureux au glacial, rend le film très intime, et c'est cela qui m'a spécialement séduit, cette proximité avec le héros, cette familiarité angoissante. Ajoutons aussi le casting parfait, Noah Taylor (hélas de plus en plus rare) et Sally Hawkins (heureusement de plus en plus présente) et les deux jeunes, Craig Roberts et Yasmin Paige, qui emportent le morceau avec leur histoire d'amour étrange et touchante.

Enchaînons avec


UN JOUR

Oui!!!! Là, je suis tout seul (à la vue de l'opinion qu'en ont mes camarades). Un jour, c'est une romance chargée de tristesse contant la vie de deux amis sur 20 ans, se focalisant sur une date, le 15 Juillet. C'est l'adaptation d'un best seller de David Nicholls qui doit être mieux que le film, qui n'est vibrant que pour deux choses. Le premier point, c'est cette approche du temps qui passe, une certaine économie de ce temps, qui synthétise les rencontres, les moments, et fait sens au final. Le film ne s’appesantit pas, il déroule un inévitable, la vie, et nous la fait dès lors ressentir abruptement. Et si certains passages agacent, j'aime justement qu'ils m'agacent, qu'ils soient l'incarnation des années ratées, médiocres de la vie (on en a tous connu).
L'autre point fort, c'est Anne Hathaway, même si elle est trop belle pour le rôle (on nous la vend constamment comme la chenille qui va devenir papillon en lui mettant des grosses lunettes sur la gueule, mais bon, faut pas déconner). Anne est remarquable malgré tout parce qu'elle amène ce souffle de vie dans le film, quand l'autre personnage n'est que mortifère (et mal joué par Jim Sturgess, pas très aidé par les maquilleuses). C'est cette énergie qui fait la force du film et déclenche l'émotion.
Alors, oui, au delà de mes discours, c'est clairement la fleur bleue en moi qui parle, j'ai versé ma larme et tout. Mais c'est aussi un phobique du bonheur qui s'arrête qui a vu le film avec une forme d'angoisse qui fait que Lone Scherfig a réussi son coup. Je ne le recommanderais pas à tout le monde, mais je ne peux pas dire que je n'ai pas fondu.

Voilà, suivant


L'EXERCICE DE L'ÉTAT

Dès les premières images, projections mentales de l'angoisse du ministre, angoisse qui parcourt le film et lacère son héros, on comprend le sens et la volonté du film de Pierre Schöller (dont j'avais manqué le précédent film Versailles). Mettre en scène et comprendre l'appareil de l’État, de l'intérieur. On n'est pas loin de nombreux exercices cinématographiques plus ou moins récent, rares en France, communs aux USA. La force du film de Schöller, c'est son côté profondément français, une présentation sans fioriture d'un cauchemar terrifiant qu'est notre pays, et sa haute administration. Pas d'effets faciles, pas de gratuité, pas de phrases théâtrales ni d'anecdotes glissées là par des copains du pouvoir, le quotidien est déjà bien assez fascinant.
L'autre force du film, c'est sa galerie de personnages, du ministre (immense Olivier Gourmet), ses conseillers (Blanc, Zabou) et le pauvre chômeur victime d'une loi visant à sa réhabilitation (l'inconnu Sylvain Deblé dont le mutisme dit tant), galerie d'autant plus fascinante que dans le jeu du pouvoir chacun est menacé (façon jeu de la mort réaliste) et où le moindre détail devient significatif et peut tout anéantir. Dès lors, les dérapages de l'intrigue, inattendus, sont toujours réjouissants, car on attend de voir par quel moyen il va pouvoir tourner ceci ou cela, qui survivra.
Un grand film sur un sujet maltraité jusqu'à présent. Un film qu'il ne fallait pas rater.

Enchaînons avec


CONTAGION

Ahhhh, voilà un film que j'attendais terriblement. D'abord parce qu'il marque le retour de Soderberg, réalisateur boulimique au régime depuis quelques temps (et j'attend encore plus son prochain, série B d'action avec un casting de fou, Fassbender, Douglas, McGregor, Kassovitz, Banderas etc...) ou encore ce projet inconnu avec Cate Blanchett (dont le seul nom et l'idée de l'association me réjouit, malgré l'affreux Good German).
Contagion, résumons, c'est le "Traffic" de la pandémie. Casting all stars (Damon, Winslet, Fishburne, Cotillard, Law, Paltrow), scénario en béton, mise en scène soignée.
Tout pour aimer se faire peur. Parce qu'on a peur devant le réalisme sombre de Contagion. Peur de cette chose aléatoire et invisible qui nous anéantira.
J'ai beaucoup pensé au roman de Max Brooks (que je recommande à nouveau à tous, WORLD WAR Z, n'attendez pas le film, il ne peut en aucun cas refléter ce que vous lirez) qui adopte une forme de récit éclatée proche.
Le film a l'intelligence de privilégier l'inévitabilité aux excès. Pas de bombe nucléaires, de militaires débiles, de fourberies scénaritiques usées à la moelle pour bien illustrer qu'on est des nases. Non, au contraire, c'est une forme d'impuissance lâche qui s'exerce tout au long du récit. Les héros en sont des scientifiques, des gens enfermés chez eux, mais aussi les réseaux sociaux, les médias... En cela, les différents personnages, leurs survies, leurs morts et l'enchaînement des évènement n'en est que plus crédible et donc effrayant.
Contagion est une œuvre qui démontre qu'on peut faire du cinéma passionnant sans tomber dans le sensationnel inutile. La fin du monde, sujet de l'année, est définitivement intime...


50/50

Le film que je n'aurai pas du voir.
Sorti en catimini avec une affiche honteuse (et on ne le redira jamais assez) vendant une mauvaise comédie geek des années 80, nous sommes allés voir 50/50 poussés par un destin de salles complètes ailleurs. Et quel beau moment de fatalité.
50/50, c'est l'histoire d'Adam, jeune homme timide qui découvre qu'il a un cancer rare au dos, et comment son entourage et lui-même réagissent et vivent la maladie, de sa mère possessive à sa petite amie qui se détache en passant par son meilleur ami et sa jeune thérapeute, qui ne savent pas trop comment se comporter.
Résumé comme ça, on n'imagine pas une comédie, ou du moins un traitement mélant comédie et drame. Pourtant, c'est le vrai miracle du film, insuffler au milieu du cancer une vitalité qui rend le film doux-amer, l'humour réussi rendant le drame plus touchant et moins pesant.
Et si Joseph Gordon Levitt donne à Adam sa douceur et son caractère gentil (et donc forcément émouvant), ce sont les seconds rôles qui font la force du film. Angelica Huston en mère-courage envahissante hérite du personnage le plus beau, imposant le temps de quelques scène un portrait de maman qui agace et émeut en même temps (comme les nôtres...). Seth Rogen n'est pas en reste non plus, avec son rôle d'ami bordélique, dragueur, qui n'arrive jamais à être totalement à sa place et se révèle indispensable. Et on n'oublie pas Philip Baker Hall et Matt Frewer en pote de cancer (oui, dit comme ça) ou encore Anna Kendrick en jeune psy dépassée...

Le film tape constamment juste, et c'est chargé d'une émotion réelle (et pas préconçue par la musique, la surcharge ou autre) qu'on sort de la salle, touché par le récit par ailleurs autobiographique, le scénaristique ayant lui-même combattu un cancer et sachant rendre, probablement fort de cette expérience, les aléas de ce passage douloureux.

Et on termine par


LE STRATEGE

CA aussi, c'est la grosse surprise. En fan de Brad Pitt, d'Aaron Sorkin et de sport américain, je me disais qu'il y avait dans ce film un potentiel important de compatibilité. Mais là, c'est la mise en scène de Benneth Miller qui m'a bluffé. Le scénario aux petits oignons, les acteurs très très bons, tout ça est là, mais c'est la mise en forme qui fait du stratège un film à part. Fort d'un usage malin de nombreux artifices (flashback, images d'archives), d'une utilisation des flous, des gros plans qui se fondent toujours parfaitement dans le rythme du film, de la magnifique musique de Mychael Danna pour faire avancer le film, Miller réalise un peu l’exécution parfaite sur un sujet par ailleurs difficile à vendre.
Le baseball au cinéma, plus largement les "success story" sportives au cinéma, ça souffre souvent d'une exécution molle ou au contraire extravagante, d'un refrain lourdingue, d'un final pleins de surcharge pour montrer combien on triomphe de l'adversité malgré tout, rêve américain et tout...Ici, tout est nuancé. On sent la patte scénaristique de Sorkin et l'ambition de l'ensemble de casser le rêve pour le rendre un peu plus émouvant encore, là où les autres ne vont pas. En cela, la fin du film, dans une grisaille de bureau et d'automne est la grande force du film. Une frustration palpable, une chanson douce et cruelle, un plan flou... Le stratège a reçu un immense accueil critique aux USA et malgré la présence de Brad Pitt, l'étiquetage "baseball" a tué la sortie française du film. C'est dommage, parce que ce n'est pas le sport qui est important ici, mais le personnage de Billy Beane, ses contradictions, sa part d'ombre, son audace, sa médiocrité... Moneyball/ Le stratège est pour moi un des grands films de l'année. Et le meilleur film sur le sport américain depuis l'enfer du dimanche d'Oliver Stone.

Et terminons par le meilleur:


DRIVE

Ah que ce film est merveilleux. Dans les séances de rattrapage, je me suis rendu compte que je n'avais jamais "chroniqué" Drive. Les motivations pour ne pas le faire étaient simples, contrairement au stratège, à submarine, Drive est un film aimé de tous. Tout le monde fredonne la BO, a vu le film et l'a aimé, un peu comme en leurs temps Pulp Fiction ou Fight Club, autres films devenus cultes par un bouche à oreille riche en superlatif. Ainsi, Drive et son imagerie de thriller californien exaltée par une mise en scène qui cherche constamment à dessiner plus qu'à simplement cadrer, devrait faire de Nicolas Winding Refn un nouveau réalisateur chouchou du public, après la critique qu'il avait déjà conquis avec Bronson et Pusher.
La violence est toujours là, mais la force de Drive, c'est définitivement le travail du réalisateur. Usant de tous les artifices, Refn sublime chaque plan, fonce vers l'iconographie, avec Ryan Gosling en figure centrale, et les gueules et les lieux sordides de Los Angeles pour entourer ce chemin de croix du héros.
Le casting de gueules est d'ailleurs parfait, Brooks et Perlman, mais aussi Bryan "Breaking Bad" Cranston, et chez les dames Christina "Mad Men" Hendricks et Carey "les bons choix" Mulligan. Mais on reste sur Ryan Gosling, qui n'a jamais été filmé aussi bien, et dont le personnage avec son manteau fétiche, devrait rejoindre le rang des héros phares du cinéma. Créer un mythe, Refn l'a fait. Le découvrir en salle, faire partie de ceux qui diront "moi je l'ai vu à la sortie", c'est notre privilège.
Drive est l'un des deux-trois meilleur films de l'année, tout simplement.

dimanche 27 novembre 2011

Pour en finir avec les films de l'été (et tous les films à éviter)

Ah c'est ça de passer peu de temps à écrire et beaucoup de temps à voir des films. Rapidement sur un paquet de choses. On achève déjà les films de l'été. De Mai à Septembre...



Fast Five

Aussi nul que les précédents. Oui, je persiste parce que celui-là on m'a dit "ah mais attend, y a vraiment un truc". Et en fait non...


Very Bad Trip 2

Le même en moins bien. Et je commence à plus pouvoir supporter Zach Galifianakis. Le final avec Mike, c'est la goutte d'eau punitive. Après, c'est toujours mieux que le précédent film nase de Todd Phillips dont je n'aime décidément que trop peu le cinéma (j'ai le premier Hangover et Starsky et Hutch en DVD, et je me demande parfois ce qui m'a pris)



Le complexe du castor

Pas mieux, on continue dans le chapitre du temps perdu...Mel Gibson est selon moi un grand acteur, et la belle déclaration d'amour et de rédemption de Robert Downey Jr. à son encontre récemment m'a fait plaisir, vu que moi aussi je souhaite sa réhabilitation. Après, ça ne me fait pas avaler la couleuvre de ce film qui se perd trop dans l'intrigue adolescente d'Anton Yelchin (acteur qui m'énerve), visiblement pour ne pas s'enfoncer dans le morbide. Dommage, j'aimais assez le morbide...


London Boulevard

C'est loin, c'est oublié. C'est pas recommandable. Pourtant, le petit polar brittanique avec Colin Farrell c'est souvent ma came. Ici, c'est raté. Mais il y a une bonne bande originale, quelques acteurs cabotins et malgré la nasitude de l'ensemble, on s'emmerde pas tant que ça...



I'm Still Here

J'attendais beaucoup de ce film. Plus lourde fut la chute. La courte déchéance de Joaquin Phoenix filmé en caméscope sans aucune créativité par Casey Affleck, se désespérant de pouvoir créer des situations délirantes ou qui atteindrait une forme de poésie bizarre et qui n'y arrive que dans le sombre et touchant dernier plan. Sauf qu'on s'est tapé un sacré moment d’ennui avant ça...


Bad Teacher

C'est la plus belle purge de l'été. Voilà, on réunit tout pleins de gens biens et on leur sert le scénario le plus PG13 de l'histoire alors qu'on aurait pu faire un gros "R" bien crasseux. L'impératif box office pour la carrière de Cameron Diaz a prévalu, cette dernière a pu prouver qu'elle pouvait encore faire bander les ados en manque. Tout va bien...Sauf pour nous. A noter que ce film s'inscrit dans la carrière de la lose de Justin Timberlake (la suite pas loin après).


Captain America

Confier Captain America au réalisateur de Rocketeer est sur le papier la meilleure idée du monde. Joe est un faiseur habile (Jumanji, Jurassic Park 3, tout ça) et son film résonne un peu comme ça, un film habile, bien fichu, rétro comme il faut, jouant sur l'image du héros. Le casting est impeccable, certes, mais il manque cependant au film une vrai scène d'action, un quelque chose qui transcende le tout...La faute à un scénario dont la structure est bonne mais auquel il manque des dialogues et des scènes clés. Vite vu et hélas vite oublié.


La Piel qui habito

Difficile de ne pas râler contre le magasine UGC qui sur fond d'article sur Almodovar balançait le noeud de l'intrigue dès la première ligne, me gâchant assez lourdement la séance alors que j'avais su me préserver. Cependant, il ne reste pas grand chose de cet Almodovar là. Un film efficace mais il me manque du temps pour comprendre le personnage de cette femme enfermée pendant des années...Un peu plus de temps qui passe, de scènes "intermédiaires" auraient densifiés le film. Dommage.


Sexe entre amis

Et donc le remake de Sex Friends, où l'on retrouve Jackie (après Kelso, et d'ailleurs, c'est triste, j'aurai aimé revoir les deux ensemble) et Justin "les bons choix" Tombelac. Navrant pour l'ensemble, même pas sauvé par un second rôle qui assure (allez, on repêche Woody Harrelson, mais c'est par gentillesse)...Je repense aux scènes de ruptures du début (oui, nos deux héros se font lourder au début)...Et avec une certaine émotion, j'imagine le film qu'on aurait eu avec les deux "largueurs", Andy Samberg et Emma Stone. Celui-là, je l'aurai beaucoup aimé...



Crazy Stupid Love

Sur le papier, son casting (Steve Carell, Emma Stone, Julianne Moore, Kevin Bacon et Ryannnnn Gooooossssling), j'imaginais le meilleur. Et pendant un moment ça fonctionne, du fait du talent des comédiens (J'y inclus la gueule de gnou de Josh Groban, parfaite). Mais les enfants prennent la parole et plus le film avance, plus il se noie. Et lors du "super discours sur l'amour d'un gamin de 13 ans" qui voudrait être la scène de danse de Little Miss Sunshine (sauf que non, hein!), le film sombre dans les abysses. Après, Carell, Stone, Moore et Gosling, c'est du cast, donc ça se suit sans sortir le fusil.

Voilà, c'était la séance de rattrapage des films à zapper. La suite avec les films à voir (et potentiellement à aimer).

Le film dont vous êtes le héros


J'ai récemment achevé deux jeux qui par les objectifs visés et la technicité déployé, m'ont plus évoqué le cinéma que le jeu en lui-même.

Tandis que le jeu vidéo gagne en performance graphique, on sent plus encore que jamais l'influence du cinéma sur ce média qui délaisse de plus en plus la ludicité pure pour une expérience qui se rapprocherait d'un film se déroulant sous nos yeux, attendant notre réaction, notre geste pour finaliser les détails.

Rien de nouveau (certes), ni d'ennuyeux là dedans, bien au contraire, mais loin des œuvres récurrentes de Nintendo, les efforts de concepteurs comme Rockstar ou autres semblent parachever le chaînon manquant entre le jeu et le film.

LA Noire est ainsi, l'une des expériences les plus singulières qu'il m'ait été donné de jouer. En suivant l'histoire de l'inspecteur Phelps, héros de la guerre devenu flic à la police de Los Angeles dans les années 40, le joueur se retrouve propulsé dans un univers où les figures récurrentes sont toutes proprement liées à la culture cinématographique. Totalement conçu autour de l'esthétique du film noir, incarné par les acteurs de la série "Mad Men", mettant en scène des crimes tout droit sorti du monde de James Ellroy, le jeu est une balade dans un univers connu dont le plaisir (du cinéphile) sera, autant que l'enquête, d'identifier les sources d'inspiration des concepteurs, et de ressentir l'immersion dans cet univers connu dont on est enfin le protagoniste indirect.

L'effet est d'autant plus renforcé que l'intrigue centrale ne dévie jamais, là où la liberté d'errer dans Red Dead Redemption ou GTA était palpable. C'est bel et bien un film qui se déroule sous nos yeux, un film dont on est le héros, avec beaucoup d'intérêt et de passion.

Le sentiment fut renforcé après avoir terminé Dead Space 2. Là encore, suite oblige, on retrouve notre héros là où on l'avait laissé (plus ou moins) et on replonge en territoire connu. Pourvu d'un scénario invoquant la série Alien de partout, Dead Space 2 est un jeu finalement court (mais ça ne nous prive pas du plaisir d'y jouer) où l'action très linéaire joue d'enjeux très défini. En cliquant sur un bouton de la manette, on peut même voir apparaître le chemin à parcourir, dessiné en bleu, pour poursuivre l'histoire.

Dès lors, l'essentiel du plaisir du jeu n'est pas dans la recherche, mais dans le déroulement de l'intrigue, et les épreuves de survie qui l'accompagnent. Point de recherche, point de déviation, on veut savoir comment le héros va pouvoir dominer sa peur, surmonter les fantômes de son passé. On tremble face aux ombres, aux apparitions des démons, et on joue de la gachette de la façon la plus brutale possible, sans vrai choix, sinon de l'arme qu'on utilisera au final pour dézinguer des bébés mutants hurlants (trouvaille terrifiante de cette suite, qui vous interdira de jouer la nuit sous peine de voir faire buter par vos voisins).


Dead Space 2 n'est pas un jeu, c'est Alien dont on est enfin le héros. On peut reprocher au film de miser autant sur l'action, mais au final, les créateurs ont compris l'intérêt du produit, sa simplicité, son caractère abrupte. Dead Space 2 est une expérience plus que tout autre chose. Un film d'horreur en live où l'on tremble à chaque passage...

Je reviens bientôt à Nintendo, au jeu plus pur, puisque le suivant sur ma liste se nomme Zelda. En espérant vivre, à nouveau, une expérience hors du commun. Et revenir aussi, avec plaisir, aux joies du trépignement, aux intrigues tordues et aux errances dans les plaines d'Hyrule.