J'ai récemment terminé l'excellent recueil de nouvelles "Victimes et Bourreaux" signé Mnémos et qui sort à l'occasion des Imaginales d'Epinal.
L'occasion de lire une nouvelle histoire signé de l'excellent Lionel Davoust, se déroulant dans l'univers de "La volonté du Dragon", son premier roman, paru aux éditions Critic.
Il y a plus d'un an, je découvrais ce roman de Fantasy singulier, court, et ingénieux. La Volonté du Dragon nous contait le récit d'un combat opposant deux philosophies, deux existences, l'une dominatrice et mené par la mécanique, l'autre, cité ancestrale dirigé par des mages qui ont fait de leur cité un endroit imprenable puisque soumise à une magie forte qui se soumet à leur volonté. Deux existences s'affrontant à la fois sur le terrain, mais aussi autour d'un jeu, reflétant le champ de bataille, dont l'issue semble déterminer celui du champs de bataille au loin.
La volonté du Dragon se démarquait par deux éléments très important. D'une part la richesse du texte et la fluidité du récit de Davoust, qui ne tombait jamais dans les errances que tant d'auteurs adoptent, surtout dans leurs premiers romans. D'autre part par le choix singulier, logique et implacable de la conclusion du récit, qui au lieux de tomber dans les bêtises communes (encore) dégageait, par une pirouette, tout sur son passage, nous laissant pantois d'admiration et demandeur d'autres choses de ce genre là, de livres qui osent.
Et Lionel Davoust, dans Victimes et Bourreaux, de nous refaire le coup. Ce n'est pas une nouvelle ordinaire. En effet, difficile à la fin de la lecture de déterminer qui des deux éléments est la victime et qui est le bourreau. Manipulant les perceptions, faisant évoluer son récit dans les arcanes sombres de l'esprit d'un soldat perdu, Davoust nous laisse tétanisé, à la fin du récit, indéterminé, effrayé par ce qu'on vient de lire.
Ce chant d'amour pour une nouvelle, c'est une manière de saluer ici les auteurs français de Fantasy, au delà de Lionel Davoust, qui amènent au genre leur style et leurs singularités.
Certes, ce n'est pas toujours la joie et on a souvent envie de mettre fin à la lecture au bout de 5 lignes, tant la sur-écriture, le ton ou simplement l'horreur des noms inventés pour l'occasion (assez de ces trucs imprononçables...). Mais quand c'est réussi, ça l'est.
Cet été, je vais me jeter sur la suite du Sabre de Sang de Thomas Geha, autre réussite signée Critic, en espérant enfin les réponses aux questions en suspens à la fin du premier tome (dernières pages terrifiantes).
En espérant secrètement que l'univers que Lionel Davoust a crée pour La Volonté du Dragon ne sera pas abandonné. On apprend dans le livre de Mnémos qu'il prépare des thrillers... Curieux de le lire "ailleurs" qu'en Fantasy. Wait and See.
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