dimanche 27 novembre 2011

Le film dont vous êtes le héros


J'ai récemment achevé deux jeux qui par les objectifs visés et la technicité déployé, m'ont plus évoqué le cinéma que le jeu en lui-même.

Tandis que le jeu vidéo gagne en performance graphique, on sent plus encore que jamais l'influence du cinéma sur ce média qui délaisse de plus en plus la ludicité pure pour une expérience qui se rapprocherait d'un film se déroulant sous nos yeux, attendant notre réaction, notre geste pour finaliser les détails.

Rien de nouveau (certes), ni d'ennuyeux là dedans, bien au contraire, mais loin des œuvres récurrentes de Nintendo, les efforts de concepteurs comme Rockstar ou autres semblent parachever le chaînon manquant entre le jeu et le film.

LA Noire est ainsi, l'une des expériences les plus singulières qu'il m'ait été donné de jouer. En suivant l'histoire de l'inspecteur Phelps, héros de la guerre devenu flic à la police de Los Angeles dans les années 40, le joueur se retrouve propulsé dans un univers où les figures récurrentes sont toutes proprement liées à la culture cinématographique. Totalement conçu autour de l'esthétique du film noir, incarné par les acteurs de la série "Mad Men", mettant en scène des crimes tout droit sorti du monde de James Ellroy, le jeu est une balade dans un univers connu dont le plaisir (du cinéphile) sera, autant que l'enquête, d'identifier les sources d'inspiration des concepteurs, et de ressentir l'immersion dans cet univers connu dont on est enfin le protagoniste indirect.

L'effet est d'autant plus renforcé que l'intrigue centrale ne dévie jamais, là où la liberté d'errer dans Red Dead Redemption ou GTA était palpable. C'est bel et bien un film qui se déroule sous nos yeux, un film dont on est le héros, avec beaucoup d'intérêt et de passion.

Le sentiment fut renforcé après avoir terminé Dead Space 2. Là encore, suite oblige, on retrouve notre héros là où on l'avait laissé (plus ou moins) et on replonge en territoire connu. Pourvu d'un scénario invoquant la série Alien de partout, Dead Space 2 est un jeu finalement court (mais ça ne nous prive pas du plaisir d'y jouer) où l'action très linéaire joue d'enjeux très défini. En cliquant sur un bouton de la manette, on peut même voir apparaître le chemin à parcourir, dessiné en bleu, pour poursuivre l'histoire.

Dès lors, l'essentiel du plaisir du jeu n'est pas dans la recherche, mais dans le déroulement de l'intrigue, et les épreuves de survie qui l'accompagnent. Point de recherche, point de déviation, on veut savoir comment le héros va pouvoir dominer sa peur, surmonter les fantômes de son passé. On tremble face aux ombres, aux apparitions des démons, et on joue de la gachette de la façon la plus brutale possible, sans vrai choix, sinon de l'arme qu'on utilisera au final pour dézinguer des bébés mutants hurlants (trouvaille terrifiante de cette suite, qui vous interdira de jouer la nuit sous peine de voir faire buter par vos voisins).


Dead Space 2 n'est pas un jeu, c'est Alien dont on est enfin le héros. On peut reprocher au film de miser autant sur l'action, mais au final, les créateurs ont compris l'intérêt du produit, sa simplicité, son caractère abrupte. Dead Space 2 est une expérience plus que tout autre chose. Un film d'horreur en live où l'on tremble à chaque passage...

Je reviens bientôt à Nintendo, au jeu plus pur, puisque le suivant sur ma liste se nomme Zelda. En espérant vivre, à nouveau, une expérience hors du commun. Et revenir aussi, avec plaisir, aux joies du trépignement, aux intrigues tordues et aux errances dans les plaines d'Hyrule.

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