lundi 18 avril 2011

Des films des films des films



J'arrête pas d'aller au cinéma, et je n'arrête pas de ne rien ramener ici puisque le temps d'écrire et l'inspiration me manque. Je m'en vais donc "expédier" un petit paquet de films, histoire de...

Démarrons par 127 Hours

D'abord, je tiens à parler de l'affiche, que j'ai vu 1000 fois, sans me rendre compte du sablier qui s'affichait sous mes yeux, avec un cailloux, qui stoppe le temps. Dès le début du film, on est saisi par ça, le temps qui passe, à toute vitesse, au rythme de la folie du morceau de Free Blood. Illustrer la vitesse pour mieux faire sentir l'immobilisme, d'autres l'ont fait (Seul au monde, avec son démarrage Fedexien). Ici, on ne s'attarde que le temps du générique dans le monde. On est vite seul avec James Franco, homme aventureux, mais pas idiot, inconscient mais pas anormalement imbécile. Je précise ça, parce que j'ai un vrai problème avec les réactions des personnages dans les films. Les films d'horreur sont le climax de cela au sens où 80% du temps, j'ai envie de baffer les personnages, tant le réalisateur, en mal de rebondissements, nous offre l'almanac de la connerie humaine en 2 volumes.
Là, j'avais surtout peur de ça. Et puis non. Boyle ne fait pas un film original, mais offre du temps à son acteur et à son personnage d'éprouver la survie, avec les stades d'essai, de tristesse, de folie...On pense un peu à World Trade Center d'Oliver Stone, avec ses délires, ses "visites"...Boyle s'évertue à servir son sujet avec sa traditionnelle imagination, mode "et si on mettait la caméra là, dans le truc où d'habitude on peut pas", qui peut agacer, mais permet au film de survivre à son caractère huis-clos.
Au final, 127 heures est une épreuve d'endurance pour les nerfs qui permet à son acteur de se déchaîner, et à moi de me réconcilier avec Danny Boyle dont j'aime tous les films sauf ses bondieuseries lourdingues que sont Millions et Slumdog Millionnaire...

Never Let Me Go était un film que j'attendais plus qu'énormément. Le livre d'Ishiguro, je l'avais lu l'été précédent, et adoré. Son ambiance sourde, sa surprise finale, sa chanson entêtante (et cette capacité à la faire passer par la lecture, comme si on avait tous ressenti un jour cette chanson obsédante). Bref, l'idée de voir un réalisateur intéressant (Mark Romanek, clippeur génial et pote de Fincher) se pencher sur ce film, à l'univers croisant les vestiges du jour et Gattaca, était propre à générer des attentes.
Et puis Romanek s'est pris les pieds dans le tapis. Jamais assez l'un, jamais assez l'autre, le film se transforme en illustration froide, jamais trop sûr d'où il doit aller. La chanson est plus ou moins zappé, le fond de l'histoire crève vite, et l'histoire d'amour crève toute seule. Le film est trop court, et même si les acteurs sont très bons, on a l'impression de voir une version abrégé d'un truc qui aurait pu être grand.


Winter's Bone, je passe vite dessus. Le film est porté par une belle ambition, un certain suspense. Mais j'ai trouvé le film souvent trop étouffé, dénué d'empathie pour le destin de ses personnages. Et puis très vite, le personnage le plus important devient le second rôle John Hawkes, dont le destin familial revêt plus de force que celui de sa nièce dont on se fout un peu. Un film qui se suit cependant sans jeter des cailloux.


Sans transition, Morning Glory. Changement super violent d'univers. Comédie romantique sur des petits rails, la jolie Rachel McAdams en Working Girl face à Diane Keaton et surtout Harrison Ford (hey, Working Girl, déjà...hum). Derrière la caméra, Roger Mitchell, réalisateur du génialissime Notting Hill (si si) et du très intéressant Dérapage Incontrôlé (avec Ben Affleck, Samuel L. Jackson). Et donc, un film bien balisé, un beau gosse, des difficultés avec un râleur (Harrison fait très bien Meryl Streep, mais pas aussi bien que Steve Carrell dans The Office, mais c'est juste pour ceux qui ont vu le fameux épisode).
Le petit truc en plus, c'est le talent et l'énergie des comédiens, une mise en scène classe qui ne s'effondre pas dans les grosses lignes dessinées par le scénario. Le film est donc plaisant, voir même drôle par instant, ce qui est de plus en plus rare avec ce genre de produit sur-consommé. Bel effort!


Un vrai naufrage? Oui, Adèle Blanc-sec en est un. Luc Besson est mort il y a maintenant quelques années, entachant son parcours précédent de façon presque irrémédiable. Difficile de ne pas se demander si nous avons été tolérants jusqu'ici ou s'il a changé. Reste qu'Adèle Blanc-Sec est un cauchemar, un faux film pour enfant, une sous-sous-sous idée d'Indiana Jones toute foirée. Les comédiens sont affreux de cabotinage et la mise en scène n'arrive jamais à relever tout ça. J'ai peur pour Aung san su ki, vraiment...


Bien plus intéressant, le douloureux Inside Job, découvert en DVD comme le précédent. Narré par Maaaatt Daaaaaaamon, le film relate comment les banques américaines, au nom de la prospérité au complètement enculé le monde. Le film procède d'un ton très violent, agressif, entre tableau, images d'archives et interview (à la William Karel), ne cherche jamais à s'apitoyer, mais semble surtout servir de charge pour obtenir des condamnations. Efficace, et flippant. A voir en fin de mois, quand le salaire tombe...(ou pas)

Bon, je m'arrête là, je reviens bientôt avec un avis plus long sur des vrais bons films, notamment le barré et réjouissant Rango et le sombre et glorieux Fighter!

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