vendredi 12 août 2011

An Amblin Studio Production (un été 80's, part.2)


Place à la tradition 80's, avec le cinéma maintenant. Il faut absolument aller voir "Super 8", film qui saura trouver une vraie place de choix dans le cœur de tous les amoureux éperdu des productions Amblin de l'époque, les Goonies, Retour vers le futur, Poltergeist, Gremlins...avec JJ Abrams dans le rôle de Robert Zemeckis ou Joe Dante.

Dès le logo, on a l'impression de voyager dans le temps. Et le film de revenir à l'époque où Abrams, réalisateur et scénariste, avait lui-même 13 ans, 1979, une année marquante, une période où les Aliens étaient un vrai pur sujet de cinéma, chez Ridley Scott, Lucas ou Spielberg lui-même avec Rencontres du troisième type. Une année pivot qui marque, par bien des aspects, l'entrée dans une nouvelle ère, dont nous avons fait le thème de ces notes.

Et le film de nous conter les mésaventures d'enfants, réalisateurs de films d'horreurs en herbe, qui assistent au crash d'un train dans lequel voyage un passager peu commun. Et quand la bonne vieille "suburbs" (terrain favori du cinéma de cette époque là) devient totalement folle et que les gens disparaissent, personne d'autre ne peut résoudre le mystère et sauver le monde que nos héros en herbe.

Le canevas est un classique, on connait les personnages, leurs angoisses, leurs problèmes, leurs hantises...Tout est là, et tout se déroule comme à la bonne époque (y a même des petits clins d'œil nostalgiques en passant), sans accroc. Alors qu'est-ce qui fait de Super 8 un bon film?


C'est très simple. C'est le pur et évident fait que même si la recette est ancienne, elles n'en demeurent pas. Super 8 amène certes un peu de nostalgie au spectateur habitué de summer movies, mais rappelle surtout une époque où le spectaculaire servait une petite part de rêve, où le cinéma ne cédait pas nécessairement à une certaine facilité, s'appuyant sur une avancée technologique (comme la 3D) ou un effet de mode.

La difficulté du grand spectacle de nos jours est d'échapper à un certain formatage "geek" qui semble se concentrer sur une certaine approche du cinéma, entre modernisation outrancière de l'habillage et des personnages et mythologie épique revisitée de façon trop régulière, à l'épuisement.

En effet, un trop grand nombre de franchises récentes semblent vouées à sombrer dans un formatage scénaristique reposant sur une mythologie serialisée par ailleurs étouffée par un modernisme qui tue dans l'oeuf l'ambition que pourrait revêtir de tels projets. On citera récemment la galerie de jeunes dans le dernier X-men, qui n'amène rien d'intéressants et ne sont là que pour raccrocher le public "MTV". On citera les personnages stéréotypés de Transformers, revêtant chacun un cliché sur les épaules, notamment le personnage féminin dont le seul rôle est d'être belle à l'écran pour faire fantasmer le consommateur...


Sans compter le trop grand nombre d'adaptations, des comics aux jouets, sans jamais tenter de créer et mettre en œuvre des personnages nouveaux et frais. Le Super-Héros, devenue une vraie vache à lait pour le cinéma, en finit par incarner, en quelque sorte, tout ce qui ne va pas, et les récents échecs (qu'on pourra relativiser par la capacité des studios US à sur-distribuer de tels films) montrent un épuisement et une lassitude qui ne peut que grossir et que Christopher Nolan ne saura pas seul vaincre. Combien de navets ou de ratages doit-on à Marvel pour un bon X-men, un Hulk créatif?

Super 8 parvient, tout en s'employant à pasticher et rendre hommage, à s'arracher aux effets de mode, et en devient un point encourageant, le signe d'un désir de retour aux façons anciennes, quand les films d'été étaient des scénarios originaux portés par une industrie renouvelée, et où les réalisateurs avaient à cœur d'amener des nouveaux héros dans le divertissement. De cette époque il semble encore possible de trouver la recette de bons films de divertissement.


Alors on pourra prétexter que tout ça est du discours de vieux con, ou qu'en l'occurence Super-8 n'est qu'une pastiche d'une époque, qui n'a rien d'original, qu'on pourrait dire ça chaque année... C'est sûrement un peu vrai...Mais c'est ce que le film m'inspire, après m'être tapé tant de déceptions ou de passages à vide.

Et l'accueil réservé au film d'Abrams, chez nous et aux USA, au cœur d'un été bien bien terne, me démontre que je ne suis pas le seul à le penser. Et celui réservé à Captain America, signé par l'old school Joe Johnston, prouve que c'est encore dans les vieux pots...

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