mardi 2 août 2011

Harry Potter...8


Conclure n'est jamais évident. Demandez à Lucas et sa fête des Ewoks, à Jackson et son affreux final du retour du roi (ah, les tapis de Legolas...).

Harry Potter, pour conclure, a pris le temps. Deux films, deux identités, et comme toujours, un principe mal foutu. Comme Kill Bill ou autres histoires scindés, le moment de la coupe, l'équilibre d'action entre les deux films...Tout ça relève d'une science qui régulièrement n'est pas juste.

Mais avec Harry, reconnaissons une chose, ENFIN, la production a pris le temps de dérouler les longs romans de JK Rowling. Et un reproche: pourquoi ne pas avoir appliqué le traitement sur les épisodes 5 et 6, plus denses encore? Certes, l'épisode 5 est un roman qui traîne. Mais le 6ème, lui, aurait mérité pareille faveur.



Mais revenons au 7ème épisode. Ne ressassons pas l'histoire, les Horcruxes, les reliques de la mort, la course poursuite...Pour moi, Harry Potter 7, ce sont deux éléments forts, le premier tenant dans le chemin de croix du Héros (oui, JK n'a pas été cherché très loin), qui passe par l'errance, les querelles, la colère, l'acceptation...Tout ça, ce passage, m'intéressait, et je pense que Yates a ici réussi le pari. On arrive à la conclusion aussi résigné que lui, prêt pour la dernière étape, chauffé par tant de morts et de souffrances...Le spectacle de la guerre, la figure du héros au coeur de tout ça, est une réussite dans ce dernier volet.



L'autre élément, le vrai sentimental, qui en son temps m'avait arraché de grosses larmes, c'est l'histoire du prince de sang-mêlé, celle du vrai grand héros de l'histoire. Et là encore, Yates y arrive, "à peu près". Difficile de faire passer tout ça. Le fan que j'étais avait détesté Steve Kloves, le scénariste, d'avoir coupé le célèbre "don't call me a coward" qui signifiait tant dans le sixième roman, qui destinait déjà à l'histoire sombre du professeur Snape. Ici, Alan Rickman (le meilleur acteur de la série) a LA scène, celle qui arrache à tout fan sa grosse larme, sa phrase "you have your mother's eyes"...Rien que cette scène, attendu et espéré, vaut de l'or, même si jamais on ne peut remplacer les mots de Rowling et son chapitre 33 "The Prince's Tale"...La pensine se charge de ne rien trahir, au dialogue près.

Je m'éternise, mais c'est parce que pour moi, le reste n'a pas d'importance.

Encore que...

On soulignera l'extraordinaire partition d'Alexandre Desplat, définitivement le meilleur après Williams, l'homme qu'il fallait pour cette conclusion. Sa musique touche par moment à la perfection.

Et puis, en arrivant à la fin, on repense à ces petits moments du film. Les passages courts où, l'espace d'un instant, on aperçoit Emma Thompson, Maggie Smith, Warwick Davis, Jason Isaac, Helena Bonham Carter, David Thewlis, Julie Walters, John Hurt, Robbie Coltrane, Gary Oldman, Jim Broadbent, Gemma Jones...auxquels vient s'ajouter la toujours géniale Kelly McDonald...

Se dessine au travers de ces petits instants, ses petites séquences, la grande aventure cinématographique que fut Harry Potter... Une oeuvre où le cinéma britannique entier s'est retrouvé pour fonder un classique.

Parce qu'au final, Harry Potter est déjà un classique. On sait qu'à 10 ans, quelqu'un voudra relancer tout ça...Ou alors Rowling, tel Lucas, gardera son bien précieusement. On le souhaite.

Allez, un petit top film pour conclure tout ça

1- Harry Potter et la Coupe de Feu


Première place pour le film de Newell, parce qu'il a parfaitement su capturer le côté "fun" de cet épisode, le bal, l'action...sans ignorer le drame sous-jacent. Parce que les acteurs s'amusent et que le film est peut-être celui que je revois avec le sentiment le plus proche du plaisir du livre.

2- Harry Potter et les Reliques de la Mort partI et Part II

David Yates a eu le temps de construire sur ce film plus que tous les autres réalisateurs. Il y a triche, un peu. Mais en même temps, le résultat (bâtard, puisque les deux épisodes sont très différents) est enfin à la vraie hauteur de ce qu'on attendait de lui. Et la place de ces deux derniers films sur le podium est justifié.

3- Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban


Ici, c'est encore un autre délire. Cuaron arrive et fout en l'air la plupart des créations de Columbus. Il s'amuse, même, avec cet univers des possibles que représente Potter. Le film qui en ressort n'est pas la meilleure adaptation, mais demeure un vrai petit bijou de fun cinématographique, fourmillant de détails et de trouvailles. Et la dernière BO de Williams est magique.

4- Harry Potter and the Philosopher's Stone


Oui, titre en anglais, parce que les titres sont censés jouer sur le cœur de l'intrigue. Dans ce film, on découvre tout, le casting, l'univers, les enfants...Le paris était terrible, et force est de constater que Chris Columbus, sans faire de miracle, s'en sort très bien, notamment dans son exploration du personnage principal. Nombre de scènes permettent de comprendre les souffrances d'Harry, orphelin, un peu inadapté...Et puis il y a le côté film d'enfance qui est magique et donne envie de redevenir gosse...

5- Harry Potter et l'Ordre du Phœnix


Le plus long livre...le deuxième plus court. De la coupe, de la coupe. Oui, et puis aussi un roman un peu plus difficile, car il s'agit surtout d'une œuvre de transition, un livre qui conte l'évolution du monde de Potter, alors que lui n'évolue pas beaucoup. Le film en ressort un peu cul entre deux chaises. Yates aurait pu allonger un peu.

6- Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé


Pas un mauvais film en soi...Mais c'est vraiment la comparaison avec le livre qui l'achève. En effet, ici plus encore qu'avec l'ordre du Phoenix, on sent le manque de temps sur le film. Potter 6 méritait deux films, ou un truc de trois bonnes heures. Les fans seraient venus...On a du mal ici à comprendre où se situe la fébrilité de la production. En l'état, on glisse très largement sur les origines de Tom Riddle, on glisse sur le prince de sang-mêlé...BREF. Alors qu'on craignait pour la partie "errance" du septième, à la vue du résultat, on regrette vraiment le manque d' "errance" de ce film.
7- Harry Potter et la Chambre des Secrets


Le roman sacrifié. Tourné à toute vitesse après le premier épisode, quasiment sans recul sur le premier film, donc sans réflection, la chambre des secrets sent la redite. Les personnages n'évoluent pas, l'intrigue foire complètement la paranoïa terrifiante qui emplit le bouquin...Un roman court, pourtant, qui pouvait faire un film épatant...Le film qu'on a du mal à revoir, qui fait un peu mal...

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