mardi 9 août 2011

I don't give a damn 'bout my reputation (un été 80's, part.1)

Une douce exploration dans l'une de mes petites obsessions de l'été, la nostalgie pour le savoir-faire des années 80. Cette réflexion est né de deux visionnages, au cinéma, le film de J.J. Abrams, Super 8, et à la télévision, la découverte de l'excellente série Freaks and Geeks.


Commençons par la série. Pour l'histoire, elle est signée Paul Feig, actuel réalisateur de Bridesmaids, carton au cinéma US, qui sort chez nous sous le titre parfait de "mes meilleures amies" (et encore, on a échappé à "very bad wedding") et Judd Apatow (le monsieur qui a signé pleins de choses, comme 40 ans, toujours puceau, En cloque, mode d'emploi...).

Cette série introduisait (pour l'histoire, toujours) un paquet d'acteurs "en devenir", aujourd'hui plus réputés, comme James Franco, Jason Segel (le Marshall de How I met your mother), Seth Rogen (le grand habitué des films "Apatow") ou encore Linda Cardellini (Urgence), et même Ben Foster ou Shia LaBeouf (tout minot). Et puis il y a l'éternelle Busy Philips (qui ne vieillit pas, ne change pas...), insupportable partout (Urgence, Dawson, Cougar Town...). La découverte de tous ces acteurs à leurs débuts, et leurs talents, compte beaucoup dans la cote d'amour voué à la série.

Surtout, Freaks and Geeks était une série qui, plus que le pastiche amusant (comme le très bon that 70's show), épousait littéralement une époque et se référait fortement au cinéma culte de cette époque, d'un côté John Hughes et ses comédies dramatiques, qui berçaient notre belle époque "vidéo-club" et de l'autre les productions Amblin et Lucas ou encore Star trek, qui en leurs temps marquaient la naissance cinématographique du geekisme (certes déjà bien présent, puisque Spielberg et Lucas en sont le fruit).


La série est également marquée d'un profond désir d'exploiter les clichés de tous ces personnages, pour mieux les détourner, les rendre plus intéressants, moins prévisibles. On a tous les "instants imposés", certes, mais savamment détournés, réexploités, et employés au mieux au fil de la série. la "soirée chez les parents quand ils sont absents" ne se transforme pas en cauchemar où tout est détruit comme on le voit toujours, pas d'aspect moralisateur dans tout ça, on évite les excès. Et c'est terriblement rafraîchissant.

La série navigue également, très justement, entre l'humour et le drame, n'ignorant aucun des aspects glauques de l'âge ingrat, mais sachant aussi trouver des moments pour en voir l'ironie. Et se paye le luxe de créer des moments magiques, des instants où la magie opère, notamment dans son évocations des premiers amours. Le ballet des filles aimées par nos tendres geeks est en ce sens une grande réussite, de la géniale Maureen ("la mieux quoi" comme dirait une bonne amie à moi) au fantasme Cindy Saunders (qui doucement mais sûrement révèle les craquelures sous son image de perfection).


Freak and Geeks incarne ce qu'on peut imaginer de mieux pour une série adolescente, à placer au panthéon avec Degrassi High (première génération), autre chef d'œuvre du genre.

Hélas pour nous (ou heureusement), il n'existe qu'une saison de ce petit miracle. 18 épisodes miraculeux, pas un de plus. On en voudrait plus, mais on aime aussi l'idée que le temps ne l'aura pas gâter...

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