lundi 19 septembre 2011

Brèves de...BD

Oui, parce que je lis aussi, pendant que je n'écris pas sur ce blog.

Commençons par la BD

Je démarrerais en hurlant une nouvelle fois mon amour pour les BD de Christophe Blain. Isaac le Pirate, Donjon Potron Minet (le meilleur), Gus, Quai d'Orsay...


Et là un projet complètement en marge, une bd livre de recette, ou plutôt un regard sur l'art français qui nous catégorise le mieux à l'étranger, la gastronomie. En cuisine avec Alain Passard est un petit bijou. D'abord parce que le train rapide et les textes de Blain semblent fait pour décrire et faire ressentir l'amour de la cuisine, de sa préparation, l'art et le génie qui émane de ces vrais dieux que sont les grands chefs cuisiniers. Le livre s'articule entre recettes accompagnées du "geste" du cuisinier et moments de la vie du restaurant, de l'intérieur. Tous ces moments merveilleux qui se lisent dans l'ordre, d'affilé pour ceux qui n'ont pas le temps, ou de temps en temps, pour se donner envie de concevoir ou de consommer...Magique.


Evoquons rapidement l'excellent troisième volume des Sentinelles, de Dorison et Breccia, qui met en scène un affrontement entre le héros français (sorte de Iron Man au coeur de la Première Guerre Mondiale, dont le corps, altéré par un scientifique, lui confère une force supérieure) et un autre héros altéré, allemand cette fois. L'intervention du gaz et de la belle hypocrisie des fiers font de ce volume le plus fort de la série et confirme que Dorison est vraiment un grand scénariste. Allez, Xavier, vite, le dernier volume de Long John Silver. VITE!!!


Evocation rapide de la série fantasy de Lewis Trondheim (oui, celui que tout le monde aime, mais que certains aiment à casser parce que trop populaire). Ralph Azham est une sorte de Donjon-bis, ou plutôt l'après Donjon pour Lewis Trondheim, qui semble être définitivement passé à autre chose (grosse tristesse d'écrire ceci). Mais Ralph Azham demeure, encore, une belle réussite pour Trondheim, manquant un peu d'originalité, mais maintenant ce qui faisait le bonheur des lecteurs de donjon, ce mélange d'humour, de fantastique et de macabre. Le dessin est impeccable (moi je lasse pas encore des canards), l'histoire tient la route, et la suite s'annonce encore plus ample à chaque volume.


En restant sur Trondheim, j'ai été intrigué et amusé (critique très très brève, là) par Omni Visibilis, un projet entre projets, qui s'est avéré une lecture très amusante, dans son genre. J'ai imaginé un album d'aventure sans lapinot sur le thème, j'imagine que Lewis en a un stock dans son armoire...


Julien Neel a également bien percé avec sa nouvelle création, le viandier de Polpette, qui continue de montrer le talent du créateur de Lou. Je me souviens avoir découvert Neel avec Chaque Chose, devenu l'une de mes BD préférées. Puis j'ai découvert Lou, dont ma compagne était fan, et accrochait malgré moi aux aventures de cette gamine à l'entourage peu ordinaire. Et voilà qu'il revient avec un album qui se démarque largement de ces précédentes oeuvres. Chronique ouvrant sur une possible extraordinaire suite, Le Viandier... est impossible à raconter. Ce qu'on en dira, c'est qu'il émane de ces pages un atmosphère, une vie bien à elle, qu'on a envie de gouter et de découvrir. Un univers magique à plus d'un sens, qui laisse espérer une suite tout aussi fantastique, voir même plus encore...



Plus macabre, la sortie de Blood Circus de Guillaume Clavery et Paul Drouin, déjà auteurs du déjanté "On the Road", édité chez KSTR. Blood Circus mèle beaucoup d'éléments les uns aux autres, les débuts de la psychanalyse, de l''interrogation" sur les germes du crime et au détour l'évocation de deux univers, celui de l'Irlande du début du XXème Siècle (avec sa famine et les croyances obscures qui l'accompagnait) et le monde communautaire d'un cirque survivant au milieu de tout ça. L'histoire est complexe et sordide (c'est peu de le dire), mais aussi touchante quand elle touche aux détails de la vie sur la route, d'un amour naissant et d'éléments qui par touches humanisent le récit. Mais c'est la conclusion qui achève le lecteur, et emporte le tout. Quelques planches presque vides qui, tel la fin d'un Se7en, renversent le jeu, et densifie le tout, et donne envie de tout relire, pour mieux voir les subtilités qui nous ont échappés.



Enfin, concluons cette page BD par un autre coup de coeur, la suite (supérieure à l'originale) de Grandville, intitulé "Grandville, mon amour". Sorte de Blacksad (la beauté en moins, le scénario en mieux) où les héros sont des animaux humanisés, Grandville met en scène un inspecteur brutal et son acolyte ingénieux, tous deux britanniques, enquêtant au sein d'un monde uchronique où la France a remporté les batailles napoléonienne et l’Angleterre est sous domination française. Si le premier épisode ressemblait à une enquête Holmesienne (ça se dit?), le second est une pure histoire de vengeance brutale, sauvage au coeur du crime parisien. La violence sied au personnage de Lebrock, qui fait face à un méchant à sa hauteur, un tueur psychopathe des plus dégueulasse...Roman graphique brutal, au dessin plus affiné que sur l'album précédent (déjà très bien), "Grandville Mon Amour" est un incontournable, selon moi. Remercions encore Milady Graphic qui nous sort régulièrement des perles comme celles-ci.

J'aurais aussi pu évoquer les derniers volumes de Scott Pilgrim, ma déception à la lecture du fauve d'or du dernier festival d'Angoulème, l'excellente série Métronom' ou encore la lecture mi-figue, mi-raisin de Joséphine de Pénélope Bagieu (le troisième album domine vraiment), donc le blog fonctionne encore parfaitement (et bientôt un album avec Boulet, ça c'est attendu)...Bref pas mal de choses qui méritait une entrée, mais le temps me manque. Peut-être après Polina, qui traine sur ma table de chevet...

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