lundi 9 avril 2012

Vu dans l'avion: Margaret


Voilà un film que j'étais content de voir dans la liste, vu le temps qu'il a mis à sortir et le fait qu'il ne sortira peut-être jamais en salle en France.

Margaret est le film de Kenneth Lonergan qui ne sortait pas. Lonergan, c'est le réalisateur de Tu peux compter sur moi, film qui en 2000 révélait Mark Ruffalo et offrait à Laura Linney un rôle touchant de femme en pleine crise. Un petit bijou, produit par Scorsese, qui laissait entendre une carrière riche.

Mais Margaret a mis des années à sortir (le film a été tourné en 2005), du fait de l'incapacité de Lonergan à le finir, à mettre un point final au film, essuyant deux procès (sur le financement du film) et une procédure complexe que je ne résumerai pas ici, mais pour finir par être remonté par Scorsese et Thelma Schoonmaker et présenté dans une version validé par le réalisateur.

Tourné avec un casting riche, Anna Paquin, Mark Ruffalo, Matt Damon, Jean Reno etc... Margaret avait tout du drame fort: une histoire forte, un casting en or massif...Mais que s'est-il passé au juste?

Difficile à dire. Le film semble bancal (ma vision est-elle altérée?) et laisse une impression d'inachevé. La fin, notamment, est finalement faible, surtout quand on compare le film avec sa mise en place terrible.

L'histoire? Oui, voilà: Lisa est une ado new yorkaise volage. Un jour, en s'amusant à attirer l'attention d'un chauffeur de bus, elle provoque la mort d'une femme traversant la route. Après un faux témoignage sur l'accident, elle décide de révéler sa culpabilité et crée de fait une réaction en chaîne de drames affectant tous les partis.

Le point de départ, l'accident, est en soi un moment très fort, l'enchaînement des choses, la conclusion inattendu. Le film aurait été plus fort si Lonergan ne l'avait pas tant enrichi de sous-intrigues qui alourdissent le récit et dont certaines semblent "coupées", malmenées. Le film aurait gagné à être plus court (quitte à couper des stars comme Damon ou Broderick) ou plus long (aller jusqu'au bout de ses sous-intrigues, au lieu d'en faire des périphéries inintéressantes). On reste souvent trop sur Paquin (qui livre une énième version de son ado sexy-agaçante qui crie pour se faire entendre ou joue la petite lolita qui minaude vu et revu à l'époque), on passe trop de temps avec sa mère, dont la romance avec un étranger est presque un film dans le film, sans lien avec le reste.

Bref, tout ça est un peu désordonné, décevant...Un long making of sur les errances de la production ferait probablement un film passionnant. Une version longue aussi, peut-être...

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